Privée de facteurs de hausse, la Bourse de Paris pourrait continuer sa pause

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[12/05/2007 08:06:38] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, dépourvue de facteurs de soutien après sa hausse presque ininterrompue depuis mars, pourrait poursuivre la semaine prochaine son mouvement de consolidation, pour mieux repartir de l’avant au second semestre, estiment les spécialistes.

Le CAC 40, indice vedette de la place, a marqué le pas après ses récents sommets depuis plus de six ans pour céder 0,30% sur l’ensemble de la semaine, revenant à 6.050,63 points mais restant en progression de 9,18% depuis le début de l’année.

“C’est une respiration qui n’a rien d’alarmant, liée à des prises de bénéfices plus qu’à un retournement de la tendance, sans mauvais chiffres macroéconomiques ni déceptions sur les publications de sociétés”, a expliqué à l’AFP Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert.

A Paris comme dans les autres places, les Bourses se sont repliées en fin de semaine après deux discours jugés fermes de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne, et dans le sillage du relèvement jeudi des taux directeurs de la Banque d’Angleterre.

“Les marchés réagissent mal à la résurgence des pressions inflationnistes et au durcissement du discours et des actes des banques centrales”, ont estimé les économistes du Crédit Mutuel CIC, alors que les investisseurs espéraient un signe accommodant de la Fed qui n’est pas venu.

L’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, largement anticipée au vu des sondages qui avaient précédé le scrutin, n’a pas non plus soutenu la cote, même si elle a relancé la spéculation sur des dossiers comme la fusion GDF-Suez, ou un éventuel mariage entre Bouygues, Alstom et Areva.

Selon Eric Chaney, économiste de Morgan Stanley, “les marchés actions pourraient progressivement anticiper un meilleur potentiel de croissance ou des bénéfices plus élevés pour les sociétés françaises, mais, à court terme, ils surveilleront plutôt les risques de conflits sociaux”.

Dans l’immédiat, alors que les publications de sociétés se tarissent, la Bourse de Paris “va manquer d’essence et réagira surtout aux statistiques macroéconomiques”, prédit de son côté Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon Finance.

Les indicateurs américains seront particulièrement surveillés, notamment l’indice des prix à la consommation mardi, les mises en chantier de logements et la production industrielle mercredi, ainsi que l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie jeudi.

“Sauf mauvaise surprise sur ces chiffres, le CAC 40 devrait entrer dans une période de latence pour revenir sagement à 5.800 points, avant d’attaquer en juillet la saison des résultats semestriels qui lui redonnera de l’élan”, poursuit M. Riverain.

Mais l’économiste n’exclut pas un risque de “correction violente” en cas de gros dérapage inflationniste aux Etats-Unis, alimenté par la flambée du baril de brut, ou de “trou d’air important dans l’immobilier”, qui se propagerait à l’ensemble de l’économie américaine.

“Le marché n’est pas non plus à l’abri d’un choc géopolitique si les tensions s’aggravent brusquement avec l’Iran, d’autant qu’on ne sait pas quelle attitude que le successeur de Tony Blair adopterait en cas d’offensive américaine”, a ajouté Arnaud Riverain.

Le Premier ministre britannique doit quitter le pouvoir le 27 juin, après l’avoir exercé pendant dix ans, et laissera probablement la place à son ministre des Finances Gordon Brown.

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 12/05/2007 08:06:38 – © 2007 AFP