[14/05/2007 12:59:38] PARIS (AFP) Le français Alstom, qui a confirmé son redressement l’an dernier après être passé près de la faillite en 2003, s’intéresse toujours au dossier Areva mais reste dans l’attente d’une décision éventuelle du futur gouvernement d’ouvrir le capital du groupe nucléaire public. Sur l’exercice 2006/07 clos fin mars, le bénéfice net du groupe présent dans l’énergie et les transports a progressé de 152% à 448 millions d’euros. Le bénéfice opérationnel a crû de 28% (40% à base comparable) à 957 millions d’euros, faisant passer la marge à 6,7% contre 5,5% un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a progressé de 5,9% (14% à base comparable) à 14,2 milliards d’euros, avec un dynamisme particulièrement soutenu sur la fin de l’année. Et Alstom a plus de deux ans de travail devant lui avec un carnet de commandes de 32 milliards. Les commandes reçues l’an dernier ont progressé de 34% à 19,02 milliards d’euros. Revenus et prise de commandes ont surtout été tirés par l’énergie (turbines, maintenance…), les transports affichant des croissances moins fortes. La trésorerie disponible s’élève à 745 millions d’euros contre 525 un an plus tôt et la dette nette a reculé à 64 millions contre 1,248 milliard un an plus tôt. Une situation qui convient au PDG Patrick Kron, selon lequel “il est hors de question d’imaginer un leverage (niveau d’endettement, ndlr) agressif”. Après ces résultats supérieurs aux attentes des analystes, Alstom a confirmé sa prévision d’une marge opérationnelle supérieure à 7% cette année et indiqué qu’il tablait sur une croissance de ses ventes à deux chiffres, à base comparable. Pour 2009/10, il prévoit une marge au-dessus de 8%. Vers 10H15 GMT, le titre reculait sur des prises de bénéfices, cédant 1,16% à 111,84 euros, dans un marché parisien en baisse de 0,14%. Côté stratégie, Alstom se base “fondamentalement sur la croissance organique”, a expliqué M. Kron, mais le groupe ne s’interdit pas “des acquisitions ciblées”. “Il n’y a pas d’a priori”, en termes de secteurs ou de zones géographiques, a-t-il indiqué. Mais, “il est évident qu’on va tenter de continuer à faire des acquisitions dans les zones de fortes croissances”, comme en Asie.
“Le marché des renouvelables (solaire, éolien) nous intéresse, mais les grosses sociétés cotées sont survalorisées”, a-t-il encore dit. Alstom confirme ainsi son redressement après être passé près de la faillite il y a quatre ans avant que l’Etat ne vole à son secours, prenant 21% de son capital et négociant avec Bruxelles un plan de sauvetage passant par une sévère cure d’amaigrissement. Redressé, le groupe va reprendre sa politique de dividende et propose de verser 0,8 euro par action au titre de l’exercice écoulé. Il est également revenu sur le chemin des embauches avec 8.700 personnes recrutés en 2006/2007, dont 15% en France et 30% en Asie. Alstom s’est aussi trouvé un allié solide, avec l’entrée à son capital de Bouygues qui a racheté la part de l’Etat en avril 2006 et est depuis monté à 25,35%. Un groupe avec lequel, selon plusieurs scénarii, il pourrait développer des liens capitalistiques avec Areva, des spéculations renforcées après l’élection le 6 mai de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, que l’on dit favorable à cette option. “Il y a intérêt à un renforcement des relations entre Areva et Alstom notamment sur la partie des réacteurs nucléaires” mais “rien n’a changé entre le 5 mai et le 7 mai”, a déclaré M. Kron. Le dossier de l’ouverture du capital d’Areva “n’est pas ouvert, on verra bien lorsqu’il le sera”, a-t-il ajouté. Enfin, dans un autre communiqué, Alstom a indiqué qu’il allait proposer à l’assemblée générale du 26 juin la nomination de trois nouveaux administrateurs dont l’ancien patron de PSA, Jean-Martin Folz. |
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