[14/05/2007 14:33:35] PARIS (AFP) Atos Origin, courtisé depuis plusieurs mois, notamment par des fonds d’investissements, a finalement décidé de poursuivre son redressement seul après l’échec des discussions en vue de son rachat. Cette décision, qui réduit “très significativement le risque d’OPA sur la valeur”, selon les analystes du CM-CIC, les opérations hostiles n’étant pas d’usage dans ce secteur, a été sanctionnée à la Bourse de Paris. A 11H50 (09H50 GMT), l’action chutait de 12,06% à 47,05 euros. Deux mois après avoir reconnu être l’objet de “manifestations d’intérêt”, Atos Origin a annoncé lundi n’avoir reçu “aucune offre ferme à la fin du délai fixé par le groupe” et “a donc mis fin aux discussions” avec des repreneurs potentiels. La société française de services informatiques (SSII) avait indiqué fin mars “évaluer des options stratégiques”. “Le conseil de surveillance et le directoire ont décidé unanimement que l’intérêt de toutes les parties prenantes était que le groupe poursuive et accélère sur la base actuelle” sa stratégie, précise Atos dans un communiqué. “Nous avons pris une décision très claire (…) de stopper” les discussions, a renchéri le président du directoire Bernard Bourigeaud lors d’une conférence téléphonique. Trois fonds d’investissement se sont montrés intéressés, selon une source proche du dossier, mais les discussions auraient achoppé sur le prix. Le britannique Permira, le français PAI Partners et l’américain Silver Lake n’ont “probablement pas proposé un prix suffisamment élevé”, “au-dessus de 60 euros” par action, pour convaincre la direction d’Atos qui n’était en outre pas favorable à un démantèlement, commentent les analystes de Kepler Equities. Courant mars, des rumeurs avaient fait état d’une offre à 58 euros lancée par les deux fonds Permira et Centaurus, ce dernier détenant déjà 9,5% du capital de la SSII. En septembre 2006, c’est le fonds américain Blackstone qui avait entretenu les spéculations. Atos a également écarté les offres des “partenaires industriels”. “Dans nos métiers, les opérations doivent être voulues par les deux parties”, a expliqué M. Bourigeaud, faisant implicitement référence à son concurrent Capgemini qui, sur ce dossier, s’est vu opposer une fin de non-recevoir. Atos Origin, qui a bien entamé l’année avec un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 6,9%, à 1,43 milliard d’euros, semble désormais déterminé à croître seul, en se “concentrant sur l’exécution du plan de transformation”. Fragilisé après un exercice 2006 difficile, qui a vu ses comptes plonger dans le rouge, le groupe a annoncé en février un plan de redressement sur trois ans visant à doubler sa marge opérationnelle à plus de 500 millions d’euros en 2009. Il a revu lundi à la hausse ses ambitions “dans le domaine de l’offshore”, révisant “son objectif d’effectifs à horizon 2009 de 6.100 à 8.000 personnes”. Atos Origin a l’intention de délocaliser “20% des activités d’intégration de systèmes” dans les pays émergents. Prudente jusqu’alors dans ce domaine, la SSII va “explorer les opportunités lui permettant de renforcer sa présence en Asie”, principalement en Inde, où elle “n’exclut pas de faire des acquisitions”, a souligné son président. Il suit l’exemple de Capgemini qui a doublé ses effectifs dans ce pays en rachetant la société Kanbay. Après l’intégration plus rapide que prévu de la société belge Banksys, Atos veut aussi accélérer le développement de son activité de services de paiement où il envisage de “faire des acquisitions”. |
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