[15/05/2007 15:12:50] BRUXELLES (AFP) La croissance économique de la zone euro a ralenti au premier trimestre, tout en gardant un bon rythme, l’Allemagne ayant bien résisté au choc de sa hausse de TVA au début de l’année, selon les statistiques publiées mardi. Les 13 pays de la zone euro ont enregistré sur le trimestre une croissance de 0,6%, contre 0,9% au au trimestre précédent, selon la première estimation de l’office statistique européen Eurostat. Sur un an, c’est-à-dire comparé au premier trimestre 2006, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 3,1%, contre 3,3% au trimestre précédent. La zone euro représente les trois quarts de l’UE en terme de PIB. Malgré ce fléchissement, l’économie européenne “reste en bonne forme”, estime Jennifer McKeown, de Capital Economics. “Si la croissance ralentit dans les quatre plus grandes économies de la zone, les effets négatifs de la hausse de TVA allemande sont moins importants que ce qui était redouté”, explique-t-elle. “En dépit des vents contraires tels que l’euro fort, le ralentissement américain et les augmentations d’impôts en Allemagne et en Italie, la zone euro se trouve toujours dans une bonne phase du cycle économique”, juge Holger Schmieding, de la Bank of America. Pour diminuer leurs déficits publics, Berlin a augmenté de 3 points la TVA le 1er janvier, et Rome a aussi alourdi la fiscalité. Ce qui faisait redouter aux économistes un coup d’arrêt de la croissance européenne en ce début d’année, après l’excellente performance de 2006, où elle avait retrouvé un rythme proche des années de la bulle internet. Mais l’Allemagne, qui pèse un gros quart de la zone euro, a décidément retrouvé son rôle de locomotive économique. Grâce de forts investissements qui ont compensé en partie la baisse de la consommation, la croissance trimestrielle s’est élevé à 0,5%, certes moitié moins que le trimestre précédent (révisé lui en hausse), mais quand même mieux que prévu. Surtout, en glissement annuel, la croissance reste toujours à un excellent niveau, à 3,6% (contre 3,9% au trimestre précédent), soit au-dessus de la moyenne européenne. La France a encore déçu, avec une croissance trimestrielle stable à 0,5%, mais qui ralentit en glissement annuel à 2,0% (contre 2,2%). Elle passe derrière l’Italie, dont la croissance atteint 2,3% sur un an (contre 2,8%). En rythme trimestriel, la Péninsule connaît une sévère baisse de forme avec seulement 0,2% de croissance, une correction après l’exceptionnel quatrième trimestre 2006 (+1,1%). Enfin la croissance espagnole reste vigoureuse à 1,0% sur le trimestre (contre 1,2%) et 4,0% sur un an (inchangé). Tandis que le PIB du Royaume-Uni (hors de la zone euro) a maintenu une progression de 0,7%, mais a ralenti en glissement annuel à 2,8% (contre 3,0%). Au total, pour l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne, la croissance s’établit à 0,6% sur le trimestre et 3,2% sur un an, contre respectivement 0,9% et 3,5% au trimestre précédent. La croissance européenne dépasse donc nettement celle des Etats-Unis, victimes d’un fort ralentissement (+0,3% au premier trimestre, et +2,1% sur un an). De plus, les perspectives sont bonnes pour le Vieux continent, soulignent les économistes. “La zone euro présente une croissance équilibrée entre une consommation et des investissements en hausse et des performances solides à l’exportation”, selon David Brown, économiste de Bear Stearns International. “Grâce à l’élan déjà acquis et vu les bons résultats des indicateurs économiques, la croissance de la zone euro devrait dépasser 2,7% cette année”, estime Jennifer McKeown, de Capital Economics. |
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