[17/05/2007 11:06:28] TOKYO (AFP) La croissance japonaise a ralenti au premier trimestre 2007 après une fin d’année 2006 exceptionnelle, en raison d’une baisse des investissements des entreprises. De janvier à mars, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6% par rapport aux trois derniers mois de 2006, soit une augmentation de 2,4% en rythme annuel, a annoncé jeudi le gouvernement. Ces chiffres sont légèrement inférieurs aux prévisions moyennes des économistes qui attendaient une hausse de 0,7% sur trois mois et de 2,7% sur un an. Ils marquent un net ralentissement de la croissance par rapport au quatrième trimestre 2006. Le PIB avait alors progressé de 1,2% sur trois mois, soit un rythme de croissance annuel très vigoureux de 5%. Les analystes soulignent que ce dernier chiffre était exceptionnel. Entre janvier et mars, la deuxième économie mondiale a enregistré son neuvième trimestre de croissance positive d’affilée, alors que le Japon traverse sa plus longue période d’expansion depuis 1945. Toutefois, les investissements des entreprises, locomotives de la croissance aux côtés des exportations durant plusieurs trimestres, ont reculé de 0,9% par rapport au trois mois précédents, alors qu’elles s’étaient accrues de 2,3% de septembre à décembre 2006. Les firmes nippones, disposant d’une solide trésorerie, ont beaucoup dépensé en équipements ces dernières années, construisant des usines et nouvelles lignes de production à tour de bras. Le phénomène a été particulièrement marqué dans le secteur des hautes technologies (dalles d’écrans plats, semi-conducteurs, pièces détachées automobiles). La croissance des investissements et des exportations risque de marquer le pas cette année, mais ce déclin devrait être compensé par le redémarrage des dépenses des ménages, essentielles pour consolider la reprise économique, pronostique un économiste d’UBS Securities Akira Maekawa. “Nous nous attendons à une hausse modérée des salaires, ce qui pourrait stimuler la consommation privée”, estime M. Maekawa. Les dépenses privées ont augmenté de 0,9% entre janvier et mars par rapport aux trois mois précédents, contre une progression de 1,1% fin 2006, alors que le marché de l’emploi continue à s’améliorer. Mais, les ménages restent réticents à dépenser, préférant économiser ou différer leurs achats dans l’espoir de profiter de prix plus attractifs. La concurrence dans les secteurs des technologies et télécoms continuent de tirer les prix vers le bas. Ces pressions déflationnistes, renforcées par la baisse du cours du pétrole, ont conduit le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) à maintenir son taux directeur au jour le jour à 0,50%. “La sortie de la déflation est toujours en vue. Mais on ne peut pas dire que la déflation est morte”, a assuré la ministre de la Politique économique et budgétaire Hiroko Ota. Le gouverneur de la BoJ, Toshihiko Fukui, a réitéré sa volonté d’augmenter progressivement les taux à l’avenir afin de refléter les fondamentaux économiques dans leur ensemble. “Lorsqu’il y a une forte probabilité de croissance soutenue dans un contexte de stabilité des prix, il est nécessaire d’ajuster les taux d’intérêt concomitamment au rythme de l’économie, tout en faisant attention aux risques”, a estimé M. Fukui. “Le gouvernement et la Banque du Japon doivent continuer à coopérer pour éviter que l’économie ne replonge dans la déflation”, a plaidé de son côté le porte-parole du gouvernement, Yasuhisa Shiozaki. La plupart des analystes estiment que la banque centrale ne procèdera à aucun relèvement avant les élections sénatoriales de juillet, une importante échéance politique qui pourrait décider de l’avenir du Premier ministre Shinzo Abe. |
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