[17/05/2007 16:42:31] WASHINGTON (AFP) Le président George W. Bush a “regretté” jeudi le scandale entourant Paul Wolfowitz, accusé de népotisme, sans apporter son soutien au président de la Banque mondiale dont le sort faisait toujours l’objet jeudi des délibérations du conseil d’administration de l’institution. “Je regrette qu’on en soit arrivé là. J’admire Paul Wolfowitz”, a dit M. Bush lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique Tony Blair à la Maison Blanche. Il s’est gardé de dire que M. Wolfowitz, 63 ans, devait rester à la tête de l’institution multilatérale, où il l’a nommé. “Il y a une réunion du conseil (d’administration) au moment même où nous parlons. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je sais que Paul Wolfowitz se préoccupe de ce qui vaut le mieux pour la Banque”, a dit M. Bush. Selon des sources proches de l’institution multilatérale, les administrateurs et l’intéressé discutent désormais des conditions d’un accord permettant au président de démissionner sans perdre totalement la face. Au terme d’un éventuel compromis, la Banque accepterait de reconnaître une part de responsabilité dans ce scandale qui dure plus d’un mois et menace de peser sur une réunion des ministres des Finances du G8, vendredi, à Potsdam (Allemagne), selon les mêmes sources. Un comité spécialement désigné par le conseil d’administration a conclu lundi que M. Wolfowitz avait enfreint son contrat de travail, le code de conduite de la Banque et plusieurs règles s’appliquant au personnel en assurant personnellement l’avancement de sa compagne, Shaha Riza, également employée de l’institution. “M. Wolfowitz ne démissionnera pas sous le feu”, a averti mercredi son avocat, Robert Bennett, cité par le Wall Street Journal. Ce faisant, M. Bennett a toutefois signifié, en creux – et pour la première fois – qu’il était prêt à le faire, sous conditions. Pour obtenir ce qu’il souhaite, l’ancien faucon de l’administration Bush, arrivé à la tête de la Banque en juin 2005, joue sur les divisions au sein du conseil d’administration, dont le 24 membres représentent les intérêts de 185 Etats. “Il préfèrerait être destitué par un vote de défiance (…) que de démissionner sous la pression”, a ajouté M. Bennett: “si bien sûr un nombre suffisant de voix peut être rassemblé”. Mais les “chaises” amies sont de plus en plus rares au conseil: selon le Financial Times, seul le Japon resterait fidèle au camp américain. Le Canada, qui s’était jusqu’à récemment abstenu de critiquer M. Wolfowitz, est désormais favorable à son départ, a affirmé mercredi le quotidien canadien The Globe and Mail. Cette information n’a été ni confirmé, ni démentie par le gouvernement, un haut responsable du ministère des Finances, se bornant à indiquer que “le Canada est un ardent défenseur de la bonne gouvernance”. Après d’autres responsables européens, le ministre des Finances de Slovénie, Andrej Bajuk, a en revanche clairement demandé la démission de M. Wolfowitz jeudi. “La Banque mondiale est trop préoccupée par elle-même” et “comme le scandale dure depuis trop longtemps, pour la crédibilité de l’institution (…) le mieux serait que ce Monsieur se retire”, a déclaré M. Bajuk, en marge d’une réunion de la BM à Bled (nord). M. Wolfowitz devait participer à cette réunion mais a renoncé à le faire mercredi, en raison de la crise. Pendant ce temps, la liste des éventuels successeurs de M. Wolfowitz s’allonge. Outre l’ancien représentant américain au Commerce (USTR) Robert Zoellick toujours favori, sont cités l’actuel numéro deux du Trésor, Robert Kimmitt, et Paul Volcker, ancien président de la Fed, qui pourrait assurer une période d’intérim. |
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