Le pétrole à son plus haut niveau depuis huit mois à Londres

 
 
SGE.ENZ76.180507104514.photo00.quicklook.default-171x245.jpg
Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[18/05/2007 10:50:47] LONDRES (AFP) Les cours du brut ont continué à progresser vendredi à Londres, évoluant autour de 70 dollars, au plus haut depuis plus de huit mois, tirés par les craintes du marché sur le niveau des stocks d’essence alors que vont débuter les grands déplacements en voiture aux Etats-Unis.

Après avoir déjà nettement grimpé jeudi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet est monté jusqu’à 70,35 dollars sur l’Intercontinental Exchange de Londres, son plus haut niveau depuis le 1er septembre 2006.

A New York, le baril de “light sweet crude” pour l’échéance de juin a pour sa part grimpé jusqu’à 65,20 dollars, au plus haut depuis le 1er mai.

Les prix ont ensuite légèrement baissé sur des prises de bénéfices et, vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le Brent valait 69,90 dollars, en baisse de 37 cents, et le “light sweet crude” 64,85 dollars, en baisse de 1 cent.

“Avec des stocks d’essence à ce point inférieurs aux niveaux de l’année dernière (près de 7%, ndlr) et des raffineries qui font état de problèmes de production quasi quotidiennement, les raffineurs américains n’arriveront probablement pas à reconstituer suffisamment le niveau des stocks d’essence pour répondre à une demande croissante”, a expliqué John Kilduff, analyste de Man Financial.

Les prix du pétrole avaient baissé mercredi après un rapport sur les stocks américains faisant état d’une hausse généralisée des réserves, mais ils ont ensuite inversé leur tendance.

Ce rapport avait pourtant souligné une hausse des réserves d’essence la semaine dernière aux Etats-Unis, de 1,7 million de barils, soit davantage que les attentes du marché.

Ces réserves sont très surveillées à l’approche du dernier week-end de mai, coup d’envoi traditionnel de la saison des grands déplacements en voiture aux Etats-Unis, qui se traduit par une hausse de la consommation de ce carburant.

Or, le prix élevé de l’essence, qui a atteint jeudi un nouveau record historique aux Etats-Unis à 3,114 dollars le gallon (3,78 litres), ne semble pas dissuader les Américains de prendre le volant lors du week-end du 26 au 28 mai.

Selon l’Association automobile américaine (AAA), ils devraient être 38,8 millions à prendre la route à cette occasion, soit 1,7% de plus que l’année dernière.

Les investisseurs ont également noté que de nombreux incidents touchaient les raffineries américaines, qui ont tourné la semaine dernière à 89,5% de leurs capacités de production, plus que la semaine précédente, mais moins que ce qu’escomptait le marché.

“Le marché s’inquiète des stocks d’essence particulièrement bas aux Etats-Unis pour cette période de l’année et quand il a su qu’il y avait des interruptions temporaires à la raffinerie de Murphy Oil à Meraux, en Louisiane, et sur un oléoduc d’essence dans le nord-est du pays, les prix se sont envolés”, selon Michael Davies et Andrey Kryuchenkov, analystes chez Sucden.

Par ailleurs, le marché s’inquiète toujours des violences qui persistent au Nigeria et qui perturbent depuis plusieurs mois le fonctionnement des installations pétrolières du pays, premier producteur africain et sixième mondial.

La production nigériane, appréciée des raffineurs car facile à transformer en essence, est actuellement amputée d’environ 25%, soit quelque 800.000 barils par jour.

L’an dernier, le seuil des 70 dollars le baril avait été franchi à Londres dès le mois d’avril, déjà sur des craintes de pénurie d’essence aux Etats-Unis mais aussi sur fond de tensions avec l’Iran.

 18/05/2007 10:50:47 – © 2007 AFP