Les
2671 promoteurs parmi les porteurs d’idées, étudiants, et promoteurs établis
interrogés dans le cadre de l’enquête administrative sur les préoccupations
des investisseurs promoteurs se déclarent globalement insatisfaits de
l’environnement général des affaires en Tunisie. Ils estiment qu’ils sont
plutôt sous informés et peu au fait des mécanismes et instruments mis en
place par l’Etat pour les aider à mener à terme leurs projets.
Les enquêtés, qui ont été interpellés pour connaître leur degré de
satisfaction quant à trois volets précis : l’information, le financement,
les délais, recommandent de réduire les délais de réponse, de faciliter
l’accès au financement et fournir le renseignement utile, clair et complet.
S’agissant du volet d’accès à l’information auprès des services d’appui, les
deux structures doyennes ont réalisé les meilleurs scores auprès des
enquêtés. Quelque 53% des interrogés sont satisfaits de l’Agence de
promotion de l’Industrie (API) et 47,8% de l’Agence de promotion de
l’Investissement agricole (APIA).
Les autres structures d’accompagnement ont réalisé de moins bons scores :
Centres techniques (13,5%), Centres d’affaires ( 21.3%), Offices de
développement (24.8%),Pépinières d’entreprises (26.7%).
Toujours en matière d’information, l’enchevêtrement des structures et
mécanismes, voire leur double emploi a été déploré par les enquêtés. A titre
indicatif la spécificité de la Banque tunisienne de solidarité (BTS) par
rapport à la Banque de financement des Pme (BFPME), la complémentarité entre
centres d’affaires et pépinières, l’accès à la SOTUGAR (assurance) , et le
parcours du financement représentent de véritables sujets de préoccupation
pour la population cible de cette consultation qui a touché les 24
gouvernorats.
Le système financier n’a pas été épargné. Ils estiment qu’ils sont très peu
informés et au fait des services offerts par les établissements de crédit.
Le degré d’information ne dépasse pas 51% et se situe pour les SICAR à
hauteur de (24.7%),Leasing (26.6%),Banques commerciales (34.5%), BFPME
(35%), BTS (51%)
Certains fonds sont presque inconnus, des mécanismes « martiens » pour
certains. C’est le cas du RIITI (Régime d’Incitation à l’investissement dans
les technologies l’Information (8,1%), Fosda (Fonds Spécial de Promotion de
l’agriculture(9,8%), Fonapram (Fonds national de promotion l’artisanat,
22,8%), Foprodi (Fonds de Promotion de la Décentralisation Industrielle,
26,4%).
Les mécanismes de garantie sont également méconnus. 68% des interrogés
ignorent leur existence.
Les banques commerciales sont interpellées à leur tour. Elle ne répondent
selon les enquêtés aux attentes des promoteurs.
La satisfaction globale s’avère relativement faible avec 35.7%.
Concrètement,les conditions d’octroi sont déclarées rigides (43.4%), les
délais de réponse sont estimés peu satisfaisants (50.1%), le taux d’intérêt
est considéré très élevé (54.7%) et le délai de grâce est estimé peu
satisfaisant (54.4%) .
Autre sujet de préoccupation des enquêtés l’absence de zones industrielles
aménagées dans toutes les régions et l’absence d’une maintenance périodique
des zones existantes.
Au rayon des satisfactions, les prestations fournies par l’API et de l’APIA
sont appréciés par ceux qui les fréquentent (71.2%, 56.1%).
N’oublions pas de souligner qu’il s’agit d’une enquête administrative. Elle
a été pilotée par le ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME.
Loin de nous tout discours réducteur de l’effort déployé, nous estimons que
les conclusions publiées ont été contrôlées, supervisées et présentées, en
dépit des insuffisances, sous un angle positif. C’est toujours mieux que
rien.