Le G8 Finances s’inquiète des prix élevés du pétrole

 
 
SGE.EWU86.190507163110.photo00.quicklook.default-245x152.jpg
Les participants au sommet des huits pays les plus riches du monde (G8 Finances), le 19 mai 2007 à Postdam (Photo : John MacDougall)

[19/05/2007 16:36:58] POTSDAM (AFP) Les ministres des Finances des huit pays les plus riches du monde (G8) se sont dits samedi préoccupés par les prix élevés du pétrole qui évoluent à des niveaux proches de leurs records, tout en saluant une croissance mondiale qui reste “robuste” et “équilibrée”.

“La croissance mondiale reste robuste et elle est plus équilibrée entre les régions géographiques ainsi qu’à l’intérieur de nos pays”, soulignent les grands argentiers du G8, dans leur communiqué final.

Le secrétaire adjoint au Trésor Robert Kimmitt a lui aussi souligné à l’issue du G8 que “l’économie mondiale continue d’enregistrer une forte performance, la plus soutenue depuis trois décennies”.

Mais si “les risques pour les perspectives” de croissance mondiale “ont diminué”, les prix de l’énergie, “élevés et volatils, restent un sujet d’inquiétude” sur lesquels les pays du G8 veulent rester “vigilants”, ont-ils affirmé dans leur texte commun.

Le niveau des prix contribue à alimenter l’inflation dans le monde, poussant de nombreuses banques centrales à remonter leurs taux d’intérêt comme en zone euro ou en Grande-Bretagne. Ce qui pourrait freiner la croissance planétaire.

“Les anticipations d’inflation sont primordiales pour l’évolution de la croissance mondiale”, a notamment indiqué le directeur général du Fonds monétaire international, Rodrigo Rato, lors d’une conférence de presse.

Les cours du pétrole brut sont dopés depuis plusieurs semaines par les inquiétudes entourant le niveau des stocks d’essence américains. Les cours du brut ont évolué vendredi à Londres autour des 70 dollars, au plus haut depuis plus de huit mois.

Par ailleurs, le marché s’inquiète toujours des violences qui persistent au Nigeria et perturbent depuis plusieurs mois le fonctionnement des installations pétrolières du pays, premier producteur africain et sixième mondial.

Les taux de change se sont invités dans les discussions du G8 malgré l’absence des banquiers centraux à Potsdam, alors que la Chine a décidé vendredi d’assouplir légèrement, de 0,3% à 0,5%, la bande de fluctuation quotidienne de sa devise pour lui permettre de s’apprécier plus rapidement.

Les occidentaux accusent la Chine de maintenir le yuan à un niveau artificiellement bas pour se donner un avantage compétitif et doper ses exportations.

Le geste de la Chine était visiblement destiné à les contenter. “C’est un pas dans la bonne direction”, a d’ailleurs reconnu Rodrigo Rato.

Le Japon et les Etats-Unis ont cependant jugé ce geste insuffisant, et demandé à la Chine de laisser sa monnaie progresser plus encore.

Vendredi, la Chine a aussi relevé ses taux d’intérêt dans l’espoir de calmer une économie menacée de surchauffe. Il s’agit de la quatrième hausse des taux depuis avril 2006.

Cette décision était attendue par les analystes après l’annonce d’une croissance toujours très forte, de 11,1%, au premier trimestre.

Les autorités chinoises s’inquiètent d’un trop plein de liquidités qui favorisent le crédit et alimentent une folle spéculation boursière, faisant craindre une sévère correction de la Bourse de Shanghai, qui pourrait contaminer d’autres places mondiales.

Rodrigo Rato a ainsi jugé samedi que la Chine devait adopter “une politique monétaire plus stricte”.

L’autre risque qui inquiète les économistes, c’est la crise immobilière aux Etats-Unis, et son impact négatif potentiel sur la croissance américaine.

M. Kimmitt s’est voulu rassurant: “nous voyons des signes de stabilisation du secteur immobilier”, tandis que les risques de faillites dans le secteur des prêts immobiliers à risque semble ne pas s’étendre aux autres catégories de prêteurs.

Il a enfin affirmé que le déficit budgétaire abyssal des Etats-Unis continait de se réduire.

 19/05/2007 16:36:58 – © 2007 AFP