[21/05/2007 14:28:03] BRUXELLES (AFP) La cour d’appel de Gand, dans l’ouest de la Belgique, a ouvert lundi le procès de la société de technologie vocale belge Lernout & Hauspie, une vaste affaire de comptes présumés truqués qui a englouti les économies de milliers de petits épargnants. Fondée en 1987 à Ypres (ouest) pour développer des logiciels de reconnaissance vocale, Lernout & Hauspie avait connu un développement rapide, surfant sur la vague des nouvelles technologies de la fin des années 1990. Cotée sur le Nasdaq, elle a longtemps bénéficié du soutien de la classe politique flamande. Mais sa chute a été plus rapide encore que son ascension. En août 2000, des articles du Wall Street Journal révélaient que le chiffre d’affaires de Lernout & Hauspie en Corée avait été gonflé artificiellement pour soutenir le cours de l’action. En un an, les dirigeants sont écartés –avant d’être emprisonnés trois mois– et la société sera mise en faillite en octobre 2001. Entre-temps, les actions Lernout & Hauspie auront perdu toute valeur. Six ans plus tard, la justice demande des comptes à 21 personnes physiques et morales, dont les fondateurs Jo Lernout et Pol Hauspie, des cadres, des administrateurs, des intermédiaires, un avocat, ainsi que le cabinet d’audit KPMG Belgique et la banque franco-belge Dexia. Plus de 13.000 anciens petits actionnaires réclament des indemnisations d’un montant de 250 à 300 millions de dollars. Aujourd’hui, Pol Hauspie estime que sa société n’aurait pas dû être mise en faillite. “La technologie de reconnaissance vocale, nous l’avions déjà en 2000 et maintenant, on voit qu’il y a un énorme marché pour elle”, a-t-il déclaré à la télévision belge peu avant le procès. “Je plaide l’acquittement, pas seulement pour moi et pour les autres accusés, mais aussi pour la Flandre. Car si nous pouvons prouver que cette technologie était réelle et économiquement viable, alors la Flandre aura retrouvé son honneur”, a-t-il ajouté. En ouverture d’audience, le parquet a immédiatement souhaité recentrer les débats. “La vraie question n’est pas de savoir si la technologie Lernout était fiable chez les particuliers. La seule question est de savoir s’il y a eu fraude ou non”, a expliqué lundi le ministère public, qui a évalué à 300 millions de dollars les manipulations comptables frauduleuses. Le procès, qui se déroule dans le Centre de congrès international de la ville, devrait durer plusieurs mois, probablement jusqu’à la fin de l’année. |
||
|