Italie : Unicredit absorbe Capitalia et crée la 1re banque de la zone euro

 
 
SGE.FHZ14.210507132802.photo00.quicklook.default-245x157.jpg
Alessandro Profumo, PDG d’Unicredit, le 8 novembre 2006 à Rome (Photo : Patrick Hertzog)

[21/05/2007 13:28:19] MILAN (AFP) La première banque italienne Unicredit et son homologue Capitalia ont annoncé dimanche leur rapprochement pour former un nouveau géant bancaire italien qui se placera au premier rang de la zone euro dans un paysage bancaire européen en pleine recomposition.

Les conseils d’administration des deux groupes ont donné leur feu vert à une opération qui devrait être approuvée par les actionnaires d’ici fin juillet/début août et être effective au début du quatrième trimestre 2007, selon un communiqué commun.

Unicredit, premier groupe bancaire italien, va absorber son concurrent Capitalia par échange de titres, à raison de 1,12 titre Unicredit pour chaque action Capitalia apportée.

Le groupe se classe au deuxième rang européen et au sixième mondial avec près de 100 milliards d’euros de capitalisation boursière. Il réalisera plus de 50% de ses recettes hors de l’Italie grâce à Unicredit, déjà solidement implanté en Europe de l’est.

Le nouvel ensemble Unicredit-Capitalia, qui gardera le nom d’Unicredit, sera contrôlé par les dirigeants de cette dernière, à savoir Alessandro Profumo comme patron exécutif et Dieter Rampl comme président.

Seul Cesare Geronzi, doyen de la finance italienne et président de Capitalia, trouve une place dans le nouvel organigramme, comme vice-président. Le numéro deux de Capitalia, Matteo Arpe, crédité du redressement de la banque, a démissionné.

Le nouveau géant bancaire entend dégager 1,2 milliards d’euros de synergies d’ici 2010, essentiellement grâce à des économies de coûts. A l’opposé, les coûts de restructuration sont estimés à 1,1 milliard d’euros.

Avant l’annonce de la fusion, les syndicats avaient approuvé son principe tout en manifestant leur inquiétude pour l’emploi.

Le nouvel ensemble comptera comme premier actionnaire la fondation des caisses d’Epargne de Vérone (3,9%) suivi de l’assureur allemand Munich Re (3,7%).

Grâce à cette opération, le patron d’Unicredit Alessandro Profumo, qui a déjà impulsé l’une des premières fusions transfrontalières en 2005 avec le rachat de l’allemand HVB, pousse un peu plus les pions de son établissement sur l’échiquier européen.

Avec Intesa Sanpaolo, quatrième banque de la zone euro, l’Italie va disposer de deux poids lourds de la banque européenne.

“Nous avons désormais deux grandes banques européennes et j’espère qu’elles pourront soutenir les entreprises italiennes dans le monde entier. Il s’agit d’un renforcement positif pour le pays”, avait commenté dès vendredi le chef du gouvernement Romano Prodi.

Cette opération marque pratiquement la fin de la consolidation du secteur bancaire en Italie puisque Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), la banque de Sienne, est la seule grande banque restée à l’écart des concentrations.

Derrière les deux premiers groupes, plusieurs banques coopératives se sont rapprochées ces derniers mois tandis que d’autres ont été absorbées par des groupes étrangers, comme Banca Nazionale del Lavoro (BNL) par BNP Paribas.

La concentration du secteur bancaire italien s’est accélérée fin 2005 avec l’arrivée d’un nouveau gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, favorable au processus et ouvert à la percée d’établissements étrangers, inaugurée par le rachat de la banque régionale Banca Antonveneta par le néerlandais ABN Amro.

 21/05/2007 13:28:19 – © 2007 AFP