[22/05/2007 11:47:58] LONDRES (AFP) La compagnie aérienne britannique British Airways (BA) a fait un pas important mardi vers un rachat de l’espagnole Iberia en désignant ses alliés, quatre fonds d’investissement dont le géant américain Texas Pacific, auteur déjà d’une approche d’Iberia, et trois espagnols. BA tergiversait vendredi encore, répétant qu’il n’était pas exclu qu’elle vende finalement sa part de 10% dans Iberia, dont elle est le premier actionnaire. Mais BA a finalement “rejoint TPG Capital, Vista Capital, Inversiones Ibersuizas et Quercus Equity pour examiner une possible offre en consortium pour Iberia”. BA, troisième compagnie européenne derrière Air France-KLM et Lufthansa, rêve de croissance pour affronter les accords de “ciel ouvert” transatlantique qui vont bousculer la confortable exclusivité qu’elle détient d’Heathrow vers les Etats-Unis avec Virgin et deux américaines. La forte orientation d’Iberia vers l’Amérique latine paraît de surcroît très complémentaire avec les activités nord-américaines et asiatiques de BA. Avec près de 75.000 employés, la nouvelle compagnie talonnerait Air France-KLM. Mais son directeur général Willie Walsh, qui fait une chasse aux coûts impitoyable depuis son arrivée fin 2005, a exclu de mettre un euro de plus dans la compagnie espagnole. BA a donc choisi de s’allier avec Texas Pacific, premier à réagir en mars à l’annonce par Iberia qu’elle était prête à être rachetée. TPG avait annoncé le 30 mars qu’il envisageait une offre de 3,60 euros par action, valorisant Iberia à 3,4 milliards d’euros. Le prix a été dépassé depuis et l’action valait 3,91 euros mardi à la mi-journée pour une capitalisation de 3,73 milliards d’euros. Les fonds espagnols auraient une part au moins égale à 51% d’Iberia, afin de garder un actionnariat majoritairement espagnol à la compagnie, et par voie de conséquence ses droits de trafic internationaux. Dans une note à leurs clients mardi, Andrew Light et Jeremy Bragg de Citigroup ne contestaient pas la logique du rachat, tout en estimant que le consortium ne proposerait sans doute pas beaucoup plus que le prix actuel d’Iberia, déjà élevé selon eux. Ils jugeaient “improbable” une éventuelle contre-offre, étant donné la part importante de BA dans Iberia, ses deux sièges au conseil d’administration et son droit de préemption sur 27% des parts outre les 10% qu’elle détient. D’autant que Lufthansa a déjà paru exclure en avril de se lancer sur Iberia, jugeant son prix trop élevé. Citigroup n’envisageait pas non plus d’opposition des actionnaires à BA. Le rapprochement se ferait ainsi en douceur, à la façon du mariage d’Air France et de la néerlandaise KLM en 2004, loin des faillites dramatiques d’autres compagnies moyennes comme la belge Sabena et la suisse Swissair en 2001. Sabena est aujourd’hui alliée avec Virgin dans Brussels Airlines. La seconde, devenue Swiss, est aujourd’hui la propriété de Lufthansa tandis que 19 de ses anciens dirigeants attendent d’un jour à l’autre le jugement de la justice suisse à leur encontre. Un accord BA-Iberia semblerait aussi plus aisé que l’actuelle privatisation de l’italienne Alitalia, en grande difficulté financière et pour laquelle trois candidats sont en lice jusqu’au 2 juillet, dont un consortium comprenant la compagnie russe Aeroflot. Cependant certains n’excluent pas que BA puisse devenir à son tour la proie de fonds d’investissement. La semaine dernière, Goldman Sachs et Collins Stewart ont souligné que l’action BA n’était pas chère. Goldman Sachs a qualifié la compagnie de “joyau de la couronne”, tandis que Collins Stewart estimait que BA était “un candidat très clair pour un rachat dans un secteur en pleine consolidation”. |
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