EADS : Louis Gallois favorable à une révision du pacte d’actionnaires

 
 
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Le co-président exécutif français d’EADS Louis Gallois, le 9 mars 2007 à Munich (Photo : John MacDougall)

[22/05/2007 10:59:34] PARIS (AFP) Le co-président exécutif français d’EADS Louis Gallois se déclare favorable, comme le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, à une révision du pacte d’actionnaires du groupe européen d’aéronautique et de défense, dans un entretien publié par Le Monde daté du 23 mai.

“M. Sarkozy s’est prononcé pour une révision du pacte d’actionnaires d’EADS. Il juge cela indispensable pour procéder à une augmentation de capital et à l’arrivée de nouveaux actionnaires qui voudront être associés à la gestion du groupe”, rappelle M. Gallois.

“C’est une option que je partage, même si j’ai toujours eu le soutien des actionnaires actuels et en particulier d’Arnaud Lagardère pour mener les actions que je jugeais utiles”, commente le dirigeant, également président d’Airbus, la principale filiale d’EADS.

Le capital d’EADS est réparti actuellement entre actionnaires français et allemands, privés et publics, avec d’un côté Lagardère (en train de passer de 15% à 7,5%) et l’Etat français (15%), de l’autre DaimlerChrysler (15%) et un consortium d’investisseurs (7,5%) incluant des Länder allemands.

Mais en vertu du pacte d’actionnaires signé il y a sept ans, ce sont les deux groupes privés qui détiennent le pouvoir de décision, et l’exercent au sein d’une présidence bicéphale du conseil d’administration.

Interrogé sur l’avenir de la direction bicéphale, également en vigueur au niveau de l’exécutif, M. Gallois estime qu'”il fait effectivement aller vers une direction plus normale mais cela peut prendre du temps”. “L’essentiel c’est que l’orientation soit donnée. cela passe probablement par une réforme du pacte d’actionnaires”, ajoute-t-il.

Louis Gallois évoque par ailleurs le débat sur les stock-options versées aux dirigeants du groupe, qui avaient permis à l’ancien co-président français Noël Forgeard de dégager une plus-value de 2,5 millions d’euros en vendant des actions au plus haut en mars 2006, trois mois avant la dégringolade du titre lors de l’annonce des retards du programme A380.

Il dit être “de moins en moins favorable à ce système qui s’apparente à une loterie”. “Je préfère la distribution d’actions gratuites qui sont un vrai complément de salaire”, déclare M. Gallois.

Le co-président exécutif d’EADS souligne enfin, comme l’avait fait le 10 mai son homologue allemand Tom Enders, qu’une nouvelle hausse de l’euro face au dollar affecterait le plan de restructuration Power8, qui prévoit déjà 10.000 suppressions d’emploi chez Airbus et ses sous-traitants.

“Ce plan a été établi avec un euro structurellement élevé à 1,35 dollar. C’est un niveau prudent à moyen terme. Mais si on allait durablement très au-delà, c’est un autre schéma industriel qu’il faudrait envisager”, déclare-t-il.

“Ma préoccupation actuelle concerne le relèvement prochain des taux d’intérêt envisagé par la Banque centrale européenne. Cela renforcera l’euro et ce n’est pas du tout une bonne nouvelle pour Airbus. Quand l’euro s’apprécie de 10 centimes vis-à-vis du dollar, Airbus perd 1 milliard”, souligne-t-il.

 22/05/2007 10:59:34 – © 2007 AFP