Le gouvernement se donne un mois pour régler le sort de GDF

 
 
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Le PDG de Gaz de France Jean-Francois Cirelli, le 13 mars 2007 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[23/05/2007 14:19:08] PARIS (AFP) Le gouvernement s’est donné un peu plus d’un mois pour régler le sort de GDF, laissant toutes les options ouvertes, de la fusion avec Suez lancée début 2006 à une alliance avec l’autre opérateur historique EDF, sans écarter un rapprochement avec le producteur algérien Sonatrach.

“On peut encore se donner quelques semaines”, a déclaré mercredi le Premier ministre François Fillon, fixant l’échéance à “fin juin, début juillet”.

“L’idée de la fusion GDF-Suez est une idée valable et que je ne rejette pas”, mais “il y a d’autres options” et il n’y a “pas urgence à décider”, a-t-il jugé sur Europe 1.

La fusion entre le groupe d’énergie et d’environnement Suez et Gaz de France, repoussée au 1er juillet par le Conseil constitutionnel, date de l’ouverture totale des marchés de l’énergie à la concurrence, est toujours suspendue à la signature par Matignon du décret de privatisation de GDF.

Dans un contexte de consolidation des marchés de l’énergie en Europe, M. Fillon a répété mercredi qu’il ne laisserait pas “GDF dans la situation d’aujourd’hui” car ce serait “fragiliser” le groupe et le laisser à la merci d’une éventuelle OPA.

Il a évoqué d’autres options, notamment un rapprochement avec la compagnie algérienne d’hydrocarbures Sonatrach et de façon plus allusive avec EDF en parlant de “synergies” avec le géant énergétique français.

Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait évoqué un partenariat entre GDF et Sonatrach pour sécuriser l’approvisionnement en gaz de la France, son entourage parlant de la création d’un “grand groupe gazier euro-africain”.

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Le Premier ministre Francois Fillon devant l’Hôtel Matignon, le 22 mai 2007 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

Sonatrach a coupé court en jugeant un tel projet “économiquement irréalisable et politiquement incorrect”.

Un possible rapprochement avec Total, proposé par des actionnaires du groupe pétrolier, avait également été écarté. “Je ne pense pas que ce soit avec Gaz de France (…) que les choses doivent se passer”, avait déclaré son directeur général Christophe de Margerie.

Quant à une alliance avec EDF dans le cadre d’un pôle public de l’énergie, prônée pendant la campagne par la candidate socialiste Ségolène Royal, elle avait été rejetée tant par le PDG de l’électricien, Pierre Gadonneix, que par le gouvernement Villepin. L’ancien ministre de l’Economie Thierry Breton avait affirmé à plusieurs reprises que cela serait “tout simplement impossible” pour des raisons de concurrence.

Introduits en Bourse en 2005, les deux groupes restent majoritairement détenus par l’Etat français, à plus de 87% pour EDF et plus de 80% pour GDF.

Malgré des tensions récurrentes avec GDF, Suez ne cesse de réitérer sa volonté de fusionner avec GDF. Son PDG Gérard Mestrallet a souligné mardi que le mariage GDF-Suez serait un “instrument de renforcement de la sécurité” d’approvisionnement en gaz de la France.

Le PDG de GDF, Jean-François Cirelli, a réaffirmé mercredi lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe que cette fusion restait “le projet le plus adapté pour Gaz de France” et permettrait la création d’un “grand énergéticien mondial”. Il permettra à Gaz de France “de croître plus vite dans certaines activités, notamment l’électricité”, a souligné M. Cirelli.

Dans le nouveau gouvernement, ce dossier sensible reste confié au ministre de l’Economie Jean-Louis Borloo, mais le ministre de l’Ecologie Alain Juppé “aura son mot à dire”, a dit M. Fillon.

 23/05/2007 14:19:08 – © 2007 AFP