Les cybermarchés engrangent leurs premiers bénéfices

 
 
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Le PDG de Telemarket Roland Coutas devant un camion de livraison, le 10 avril 2007 à Pantin (Photo : Pierre Verdy)

[24/05/2007 18:02:55] PARIS (AFP) Encore confidentiels il y a peu, les principaux supermarchés en ligne, Ooshop, Houra, AuchanDirect et Telemarket sortent enfin la tête de l’eau, engrangeant leurs premiers bénéfices et incitant d’autres distributeurs à investir ce marché.

De l’épicerie aux produits frais en passant par les surgelés, faire ses courses en quelques clics au lieu de pousser un caddie rentre peu à peu dans les moeurs des consommateurs-internautes.

Une évolution rendue possible avec la généralisation du haut débit en France. Sur près de 30 millions d’internautes français, quelque 18 millions d’entre eux sont des cyberacheteurs, selon Médiamétrie.

Chez Telemarket, l’heure est à l’optimisme forcené. Ce cybermarché indépendant, soutenu par des fonds d’investissement, “sera rentable en 2007, avec un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2006, contre 45 millions en 2005, indique à l’AFP son PDG Roland Coutas, venu du commerce électronique.

Racheté il y a cinq ans, Telemarket a réveillé le marché un peu assoupi des supermarchés en ligne, obligeant ses concurrents à plus d’agressivité, notamment sur les prix restés longtemps prohibitifs.

Ooshop, filiale de Carrefour, très discret sur les chiffres, revendique aujourd’hui le titre de premier cybermarché en termes de chiffre d’affaires, avec un panier moyen par client de 165 euros.

Adossés pour la plupart à des grands de la distribution comme Carrefour, le groupe Cora (Houra), Auchan (AuchanDirect), les principaux “épiciers du web” continuent à gagner du terrain, en étendant leurs zones de livraison.

Pour Jean Monnier d’AuchanDirect, “le secteur est arrivé à maturité et tous les acteurs du marché se tournent maintenant vers la province, après avoir investi la région parisienne”.

Si Ooshop, filiale de Carrefour est présent dans sept villes, Auchandirect a étendu en mai sa zone sur Lyon et son agglomération. Telemarket livre désormais depuis quelques semaines sur toute la France.

Avec des modèles économiques globalement similaires, les cybermarchés parient sur la fidélisation de leur clientèle avec un nombre et un type de produits toujours plus nombreux (surgelés, frais, épicerie, hard discount, bio, galerie marchande, etc), des prix plus compétitifs sur les livraisons.

De grandes enseignes jusqu’ici absentes, comme les Centres Leclerc commencent à explorer ce nouveau marché. “Internet va révolutionner les pratiques commerciales”, reconnaît Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe éponyme, interrogé par l’AFP.

Après les courses réalisées depuis chez soi, puis livrées à domicile, un nouveau concept, “le drive-in”, est testé actuellement par Auchan et exploré par Leclerc. “L’idée est de pré-acheter ses courses sur internet, depuis son bureau ou tranquillement à domicile, avant de passer les chercher au +drive-in+ (point d’enlevèment, ndlr)” situé près d’un magasin, explique M.Leclerc.

Auchan teste déjà cette formule, avec AuchanDrive.fr, ouvert en toute discrétion, qui dessert Leers et Faches-Thumesnil dans la région lilloise. “Ce sont des prototypes, qui rendent un vrai service mais il faut prouver maintenant leur rentabilité”, explique François Poupard, en charge du projet.

Le phénomène des cybermarchés reste toutefois anecdotique par rapport aux ventes des grandes surfaces. “La plus grosse société de vente à distance, hors la vente par correspondance, n’atteint pas le chiffre d’affaires d’un seul de notre plus gros hypermarché”, tempère le patron des centres Leclerc.

 24/05/2007 18:02:55 – © 2007 AFP