Après Vienne, priorité aux questions économiques pour Poutine à Luxembourg

 
 
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Le président russe Vladimir Poutine (g) et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker arrivent au château de Senningen, le 24 mai 2007 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[24/05/2007 16:16:18] LUXEMBOURG (AFP) Après l’Autriche, le président russe Vladimir Poutine est arrivé jeudi au Luxembourg, dont les dirigeants devraient demander à la Russie une amélioration des conditions réservées aux investisseurs étrangers.

Dans une interview au journal russe Gazeta, publiée avant l’arrivée de M. Poutine au Grand-Duché, le ministre luxembourgeois de l’Economie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké a en effet plaidé pour plus de “stabilité, prévisibilité et franchise” des autorités russes face aux investissements étrangers.

“J’espère qu’enfin seront cassées les barrières et entraves bureaucratiques qui bloquent les investisseurs qui travaillent déjà ou souhaitent travailler en Russie”, a souligné M. Krecké. “En refoulant l’un d’eux, on enlève l’envie à 10 autres”, a-t-il ajouté.

Il n’a cité aucun nom, mais plusieurs gros investisseurs occidentaux, notamment des compagnies pétrolières impliquées dans des projets dont les investissements se chiffrent en milliards, se sont vues récemment menacées de perdre les licences sans lesquelles elles ne peuvent travailler en Russie.

Le Luxembourg, où de nombreuses et puissantes sociétés holdings ont leur siège, est malgré sa petite taille l’un des grands investisseurs européens en Russie.

La visite du président Poutine – qui s’est d’abord rendu au palais du Grand-Duc Henri dans le centre-ville, avant de rencontrer le Premier ministre Jean-Claude Juncker au château de Senningen, à 15 km du centre – devait d’ailleurs être consacrée essentiellement aux questions économiques, sans polémique sur la liberté de la presse comme celle qui avait précédé son voyage à Vienne mercredi.

Le président russe avait provoqué un tollé en annulant une interview avec la télévision nationale autrichienne ORF parce qu’elle avait diffusé des images de violences en Tchétchénie. Il était ensuite revenu sur cette annulation.

A Luxembourg, plusieurs accords économiques doivent être signés, dans des secteurs clés pour l’industrie russe.

Le principal porte sur la création d’une société commune détenue à parts égales par le géant gazier russe Gazprom et la société luxembourgeoise Soteg pour construire une centrale turbine-gaz-vapeur dans le nord-est de l’Allemagne (Land de Brandenburg). Un investissement de 400 millions d’euros qui doit permettre de commencer la production en 2010.

Autre accord prévu: entre la puissante Association des banques et banquiers luxembourgeois et l’association des banques russes, qui prévoit des échanges d’informations, notamment sur la réglementation bancaire internationale, à laquelle n’a pas accès l’association russe.

Les divergences entre Russes et Européens, sur les droits de l’homme par exemple, pourraient cependant s’immiscer dans les discussions.

Jean-Claude Juncker, doyen des dirigeants européens et influent au sein de l’UE, connaît bien en effet les multiples contentieux qui ont contribué à la dégradation des relations entre les Européens et la Russie depuis l’an dernier.

 24/05/2007 16:16:18 – © 2007 AFP