[26/05/2007 08:49:02] PARIS (AFP) La consommation des ménages français en produits manufacturés est repartie à la baisse en avril, en diminuant de 0,3% par rapport à mars, et l’Insee a également révisé à la baisse la progression de la consommation l’an dernier en raison d’une nouvelle méthode de calcul. En mars, la consommation des ménages en produits manufacturés (qui représente environ un quart de la consommation totale des ménages mais constitue un bon indicateur de tendance) avait augmenté de 0,2%. Sur un an, ces dépenses restent toutefois en hausse de 2,5%, indique l’Institut national de la statistique. Le chiffre du mois de mars a été révisé en baisse de 0,5 point, mais celui de février, annoncé initialement en baisse de 0,4%, a été révisé à la hausse à 0,0%. Ces fortes révisions tiennent notamment à un changement de méthode de calcul de l’Insee. Ainsi, explique Alexander Law, du cabinet d’analyses sectorielles Xerfi, désormais “l’Insee actualise tous les ans la structure des dépenses des Français” au lieu de prendre l’année 2000 comme référence. Or, poursuit cet analyste, “avec la baisse des prix, l’électronique de loisirs a un poids moindre dans le budget des consommateurs qu’il y a sept ans, ainsi la consommation en sort amoindrie”, du fait même que les Français sont très friands de ces biens. Résultat : “Alors que l’Institut nous annonçait l’année dernière une hausse de 4,3% de la consommation des ménages en produits manufacturés, celle-ci est ressortie finalement à 2,7%”, fait remarquer cet analyste. Dans le détail des chiffres publiés vendredi, la consommation baisse de 0,6%, après +0,3% en mars dans le champ “commerce”. Les dépenses en textile-cuir se redressent (+1,4% contre -2,1%). Les dépenses de consommation en autres produits manufacturés sont en baisse de 0,7% après +0,5% en mars. Les dépenses de consommation en biens durables (transport et équipement du logement) se replient (-0,6% après +1,1%), du fait des dépenses d’équipement du logement, et malgré les achats d’automobiles qui repartent à la hausse. Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, lie cette baisse des achats d’équipement de la maison au recul des mises en chantier de logements, qui ont baissé de 7,9% au premier trimestre. Selon lui, “le marché du logement devrait toutefois repartir à la hausse à partir du moment où les intérêts d’emprunts immobiliers pour l’achat de la résidence principale deviendront effectivement déductibles de l’impôt sur le revenu”, comme l’a annoncé le gouvernement, ce qui ferait également repartir à la hausse l’achat de biens d’équipements de la maison. Cependant, cet économiste note aussi que “le marché du crédit à la consommation, qui a beaucoup fait ces dernières années pour soutenir les dépenses des ménages, connaît un freinage assez net”, ce qui peut à l’inverse tirer la consommation à la baisse. Au total, la consommation “devrait croître d’à peine 2% sur l’ensemble de l’année 2007, engendrant une croissance du produit intérieur brut d’environ 1,8%”, selon Marc Touati (Association pour la connaissance et le dynamisme économiques), alors que le gouvernement table sur 2,25 à 2,50% et l’OCDE sur 2,2%. Pour Alexander Law, “la France ne peut pas se permettre de ne pas avoir une consommation forte” pour sa croissance. Nicolas Bouzou n’est pas tout à fait du même avis et pense qu'”il ne serait pas mauvais que l’économie soit davantage tirée par l’investissement et le commerce extérieur, et un peu moins par la consommation des ménages”. |
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