Entreprises : Le dilemme des services administratifs
Si
la Tunisie a compris depuis des années que le temps est la denrée la plus
précieuse dans une économie de plus en plus globalisée, les témoignages des
chefs d’entreprise nous rappellent que, malheureusement, ceux qui sont
chargés de la diligence au sein des différentes administrations
(c’est-à-dire les agents en contact direct avec le contribuable) observent
souvent une nonchalance inquiétante.
Bien sûr, il y a des exceptions, surtout du côté des prestations les plus
‘’populaires’’ (municipalités, service des mines…), mais quand il s’agit de
services plus ‘’délicats’’ (douane, par exemple), on retombe en plein
dedans.
Pourtant, ce n’est certainement pas faute d’intérêt de la part des
pouvoirs publics. De fait, le Chef de l’Etat en personne n’a jamais cessé,
au cours des deux décennies passées, de multiplier les injonctions et les
mesures pour améliorer les procédures administratives à toutes les échelles…
et très particulièrement quand il s’agit de services pour les entreprises.
Les décisions prises lors du dernier Conseil des ministres parlent
d’ailleurs d’elles-mêmes pour dire en quelle estime la Tunisie tient le
respect du temps.
Car, quand la Tunisie décide de fixer les délais de réponse aux demandes
des investisseurs, elle recherche le gain de ce précieux temps. Quand elle
s’oriente vers la généralisation de la fonction de l’interlocuteur unique,
elle souligne encore ce souci du temps. Et c’est aussi le même souci quand
elle décide d’œuvrer à réduire davantage les délais de dédouanement des
marchandises nécessaires à l’activité de l’entreprise, d’améliorer davantage
la qualité des prestations fournies par les concessionnaires publics,
d’instituer un interlocuteur unique des entreprises au sein des sociétés
concernées…
Parmi ces dernières mesures, il faut également s’arrêter sur celle qui
appelle à entreprendre une action de sensibilisation et d’information sur la
question de la compétitivité !!
Le message nous semble clair : la Tunisie sait que le changement des
mentalités est le morceau le plus gros dans notre démarche nationale pour
prendre le meilleur de la mondialisation et qu’il sera très dur de faire
passer nos services administratifs à une vitesse comparable à celle des pays
les plus évolués si l’on ne parvient pas à y instituer les grandes règles du
secteur privé (diligence et obligation de résultat, entre autres).