Japon : le chômage tombe sous les 4%, son meilleur niveau depuis 9 ans

 
 
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Des étudiants récemment diplômés participent à une foire au travail, organisée par une entreprise de recrutement, en janvier 2007 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka)

[29/05/2007 09:50:36] TOKYO (AFP) Le taux de chômage au Japon est tombé en avril à son niveau le plus bas depuis neuf ans, à 3,8% contre 4% en mars, signe de la bonne santé des entreprises nippones et d’une pénurie de main d’oeuvre quasi permanente, selon des statistiques officielles publiées mardi.

Il est habituel que le chômage au Japon recule en avril, mois où les sociétés recrutent traditionnellement des régiments de jeunes diplômés au commencement de la nouvelle année budgétaire.

Le chômage a ainsi fortement baissé chez les 15-24 ans, passant à 7,5% contre 8,9% en mars.

L’embellie n’en a pas moins surpris les économistes, qui s’attendaient en moyenne à ce que le chômage reste stable, selon un sondage du quotidien économique Nikkei.

Le taux d’avril est le plus bas depuis mars 1998 (également de 3,8%), et le plus faible des pays riches du G7.

La Bourse de Tokyo a salué la bonne nouvelle par une hausse de 0,48% en clôture, tandis que le yen s’est raffermi face à l’euro.

Le nombre de chômeurs a dégringolé de 5,6% sur un an, à 2,68 millions. L’industrie manufacturière, le commerce de détail, la santé ainsi que les bars et restaurants ont été les principaux secteurs créateurs d’emplois.

Ces chiffres reflètent le dynamisme retrouvé de la deuxième économie mondiale, qui vit sa plus longue période d’expansion depuis 1945 et a encore crû de 2,4% en rythme annuel de janvier à mars.

La plupart des fleurons de l’industrie nippone, tels Canon, Toshiba, Matsushita, Sharp ou encore l’emblématique Toyota récemment couronné premier constructeur automobile mondial, ont annoncé des bénéfices annuels record et multiplient les créations d’usines.

Le recul du chômage est également la conséquence de la pénurie de main d’oeuvre qui sévit depuis décembre 2005 dans l’Archipel: fin avril, on comptait au Japon 105 offres d’emplois pour 100 demandes, contre 103 offres fin mars.

Cette pénurie, qui s’explique en partie par le vieillissement de la population et par la difficulté à remplacer les salariés qui partent à la retraite, est partiellement compensée par une hausse de l’emploi féminin: le nombre de Japonaises ayant un travail a augmenté de 420.000 en un an.

“Il est possible que de récentes initiatives de politique sociale, commme celle visant à aider les mères de famille à trouver un travail, commencent à avoir un impact”, souligne Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securites.

Selon Akira Maekawa, économiste chez UBS, “la tension croissante sur le marché du travail va probablement conduire à des améliorations des salaires à l’avenir, ce qui devrait soutenir la consommation privée”.

La mollesse de la consommation intérieure a longtemps été un sujet d’inquiétude, dans une économie jusqu’ici surtout tirée par la robustesse des exportations et par les investissements des entreprises.

Cependant, d’autres statistiques publiées mardi ont montré que les dépenses de consommation moyennes d’un ménage au Japon ont augmenté de 1,1% en avril sur un an.

La consommation des Japonais augmente sans discontinuer depuis janvier 2007, après avoir dégringolé tout au long de l’année 2006.

Ce rebond apparent de la consommation est toutefois sujet à caution, de nombreux analystes jugeant peu fiables les statistiques en la matière.

Ces chiffres sont d’ailleurs démentis par ceux des ventes de détail, qui ont subi en avril leur septième déclin mensuel d’affilée (-0,6%).

 29/05/2007 09:50:36 – © 2007 AFP