Reçu à l’Elysée, Thibault (CGT) appelle à la vigilance sur le droit de grève

 
 
SGE.HXS49.290507153928.photo00.quicklook.default-245x162.jpg
Bernard Thibault à Paris le 14 mai 2007, avant une rencontre avec Nicolas Sarkozy (Photo : Stephane de Sakutin)

[29/05/2007 15:51:23] PARIS (AFP) Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a appelé à la “vigilance” syndicale pour que la future loi sur le service minimum n’entraîne pas de remise en cause du droit de grève, à l’issue d’un entretien avec le président de la République Nicolas Sarkozy, mardi à l’Elysée.

Le numéro un de la CGT était reçu dans le cadre de rencontres bilatérales organisées avec les organisations syndicales et patronales par M. Sarkozy, qui les avait déjà rencontrés entre son élection et son entrée en fonction, une première dans l’histoire de la Ve République.

Entouré de son Premier ministre, François Fillon, et des ministres Jean-Louis Borloo et Xavier Bertrand, le président de la République a reçu M. Thibault pendant plus d’une heure à l’Elysée.

Réforme du contrat de travail, défiscalisation des heures supplémentaires, égalité hommes-femmes, pouvoir d’achat, démocratie sociale, les sujets abordés ont été nombreux. Mais la question du service minimum dans les transports en cas de grève était la plus sensible.

“J’y vois plus clair” sur le projet de M. Sarkozy et “il nous faut rester vigilants”, avec les autres syndicats, a déclaré M. Thibault.

Le leader cégétiste s’est vu confirmer par le président le dépôt d’un projet de loi-cadre à l’Assemblée nationale dès juillet.

Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, reçu de son côté par le ministre du Travail Xavier Bertrand, a précisé que les partenaires sociaux pourraient recevoir une première mouture du texte dès la “seconde quinzaine de juin” en rappelant qu’il était lui aussi “opposé à toute remise en cause du droit de grève”.

Selon M. Thibault, la loi cadre proposera des procédures de prévention des conflits et incitera autorités publiques et entreprises de transport à préciser les services assurés par les non-grévistes en cas de grève.

Sur les intentions profondes du chef de l’Etat, M. Thibault a déclaré: “Le président (…) nous a dit qu’il n’avait pas l’intention de remettre en cause les conditions d’exercice du droit de grève. Il ne veut pas de procès d’intention, nous n’avons pas de raison de ne pas le suivre” sur cette voie pour l’instant.

La CGT s’oppose à toute atteinte au droit de grève et avait fortement critiqué les projets de M. Sarkozy pendant la campagne électorale.

“Il y a un dialogue”, a jugé M. Thibault, évoquant l’ambiance de l’entretien. “La philosophie politique du gouvernement est plus proche des thèses du Medef que des nôtres”, a-t-il toutefois ajouté.

SGE.HXS49.290507153928.photo02.quicklook.default-245x164.jpg
Des cheminots en grève bloquent un train de fret de la SNCF dans la gare de Clermont-Ferrand le 11 décembre 2006 (Photo : Thierry Zoccoland)

Il a expliqué avoir “insisté” auprès de M. Sarkozy pour que les sujets où les “employeurs sont bloqués” sur leurs positions ne soient pas “renvoyés systématiquement à la négociation” entre partenaires sociaux, évoquant “la pénibilité au travail”.

Rappelant sa revendication de “sécurité sociale professionnelle”, M. Thibault a estimé que la décision d’organiser ou non une conférence à la rentrée sur la flexisécurité et le contrat de travail n’était pas encore prise par le gouvernement.

Des conférences sont déjà prévues à la rentrée sur l’égalité professionnelle hommes-femmes, les conditions de travail, la démocratie sociale et le pouvoir d’achat.

Sur la défiscalisation des heures supplémentaires, M. Thibault a expliqué craindre “des suppressions d’emplois pour les intérimaires.

A propos du niveau d’augmentation du Smic bientôt annoncé par le gouvernement, il a déclaré s’attendre à être “fortement déçu”.

M. Sarkozy termine mercredi les rencontres bilatérales en recevant la présidente du Medef Laurence Parisot.

 29/05/2007 15:51:23 – © 2007 AFP