[31/05/2007 06:27:53] WASHINGTON (AFP) Le président américain George W. Bush a proposé officiellement mercredi Robert Zoellick pour prendre la présidence de la Banque mondiale et succéder à Paul Wolfowitz qui a démissionné à la suite d’une affaire de népotisme. “Robert Zoellick apporte une expérience et une énergie énorme à cette fonction”, a assuré M. Bush en annonçant sa décision à la Maison Blanche, avec Robert Zoellick, 53 ans, à son côté. Il a souligné son engagement sur la scène internationale au titre de ses précédentes fonctions et assuré qu’il “veut aider les pays en difficulté à vaincre la pauvreté et offrir à leurs habitants l’espoir d’une vie meilleure”. Le choix de Robert Zoellick, ancien représentant américain au Commerce (USTR) et ex-numéro deux du département d’Etat, doit maintenant être entériné par le Conseil d’administration de l’institution internationale qui représente les 185 Etats membres. Traditionnellement, ce sont les Etats-Unis qui nomment le président de la Banque mondiale alors que les pays européens choisissent le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Le Brésil a indiqué accepter la décision américaine tout en se disant favorable à un processus sélectif basé sur les mérites plutôt que sur la nationalité. La tradition d’un Européen pour le FMI et d’un Américain pour la BM “ne trouve aucun fondement dans la réalité contemporaine et constitue un anachronisme qui doit être dépassé”, a réaffirmé le ministère brésilien des Finances.
Paul Wolfowitz, 63 ans, avait annoncé le 17 mai qu’il quitterait ses fonctions le 30 juin après avoir été la cible d’une affaire de népotisme qui a provoqué plus de six semaines de crise au sein de l’institution multilatérale. Celle-ci “sort d’une période traumatique”, a reconnu Robert Zoellick lors d’une rencontre avec la presse mercredi, en ajoutant qu’il “y a beaucoup d’anxiété, de frustration et de colère accumulées”. “Je pense que l’une des tâches sera de calmer les choses mais aussi de tenter d’avoir une idée, tous ensemble, de la manière dont nous pouvons établir un consensus sur la direction dans laquelle l’institution doit se diriger”, a-t-il dit. “On peut avoir une stratégie et des idées parmi les meilleures mais si on ne peut pas les mettre en application, cela ne va pas réussir”, a affirmé M. Zoellick. Paul Wolfowitz s’est vu reprocher d’avoir favorisé l’avancement de sa compagne, Shaha Riza, également salariée de la Banque mondiale, mais également des méthodes de gestion ne tenant pas compte des traditions de l’institution. Il était également contesté par bon nombre de cadres de la Banque en raison de son rôle dans le déclenchement de la guerre en Irak en 2003 dont il avait été l’un des principaux architectes.
M. Zoellick avait déjà été pressenti début 2005 pour prendre la présidence de la Banque mondiale. Il avait toutefois alors été appelé par l’administration américaine pour devenir le numéro deux du département d’Etat et c’est Paul Wolfowitz, précédemment secrétaire-adjoint américain à la Défense, qui avait été choisi. Le Conseil d’administration de la BM a pris acte mercredi de la nomination de Robert Zoellick comme nouveau président par l’administration américaine. “Les 24 membres du Conseil d’administration représentant les 185 Etats membres sont heureux de pouvoir entamer des discussions avec M. Zoellick dans le cadre du processus de sélection”, ont indiqué les administrateurs dans un communiqué. “Le Conseil a fixé une échéance au 15 juin pour recevoir les nominations pour la position de président du groupe Banque mondiale. Après cette date, des réunions seront organisées pour considérer toutes les nominations. Les membres du Conseil s’attendent à avoir terminé le processus pour la sélection d’un président d’ici le 30 juin 2007”, ajoute-t-on de même source. |
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