USA : l’économie a frôlé le calage au premier trimestre

 
 
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Un camion dans le port de Los Angeles (Photo : David McNew)

[31/05/2007 16:03:04] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine a frôlé le calage au premier trimestre, le déficit commercial s’ajoutant à la crise immobilière, mais les analystes jugent que la croissance va désormais repartir.

La croissance a été révisée en baisse à +0,6% seulement, au lieu de +1,3% annoncé précédemment (en rythme annuel), a indiqué jeudi le département du Commerce.

Il faut remonter au quatrième trimestre 2002, juste avant le début de la guerre en Irak, pour trouver une croissance plus faible.

C’est une déception pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 0,8% du Produit intérieur brut (PIB), après +2,5% au trimestre précédent.

Mais ce n’est pas une énorme surprise. Le consensus général parmi les économistes est de passer le premier trimestre par pertes et profits pour mieux rebondir dans les mois à venir.

“Le premier trimestre a marqué le point le plus bas pour l’économie américaine et nous aurons de meilleurs chiffres jusqu’à la fin de l’année”, affirme Sal Guatieri de BMO Financial Group.

Cette opinion rejoint celle de la banque centrale, qui avait estimé dans un document publié mercredi que les chiffres calamiteux du premier trimestre exagéraient peut-être l’ampleur du ralentissement réel de l’économie.

Le ministère a expliqué la révision à la baisse par deux facteurs principaux, qui ont retiré chacun l’équivalent d’un point à la croissance: une détérioration de la balance commerciale, les Américains ayant plus importé que prévu, et une réduction des stocks.

Mais c’est précisément ce qui pourrait préparer rapidement le terrain à une croissance plus forte, souligne Drew Matus de Lehman Brothers. Si les entreprises ont puisé dans leurs stocks au premier trimestre, elle devront produire d’autant plus au deuxième.

“Après la pluie du premier trimestre viendra le beau temps au deuxième”, promet l’analyste.

Un autre chiffre publié jeudi conforte cette thèse: l’activité industrielle a bondi en mai dans la région de Chicago, surprenant les analystes.

Cela “soutient l’idée que l’économie américaine prend un second souffle” et “prépare le terrain à une croissance plus forte jusqu’au début 2008”, indique Jack Bishop du cabinet Kingsbury.

Autre facteur d’optimisme, la consommation reste vigoureuse (+4,4% au premier trimestre), ce qui laisse penser que les déboires de l’immobilier n’ont pas encore eu d’effet sur le pouvoir d’achat des ménages.

Mais c’est un réconfort précaire; tant que la crise immobilière n’est pas réglée, elle reste une épée de Damoclès sur l’économie.

C’est pourquoi les économistes estiment qu’il ne faut pas s’attendre à une croissance exubérante.

“L’économie aura du mal à revenir vers sa vitesse de croisière d’environ 3% du fait de la correction de l’immobilier résidentiel”, avertit M. Guatieri. Selon lui, cette correction devrait durer toute l’année.

La banque centrale avait elle aussi averti mercredi que la crise du secteur pourrait peser sur la croissance pendant une bonne partie de 2007.

Pour Scott Anderson de Wells Fargo, il faut s’attendre à une croissance “en sous-régime au premier semestre” qui se traduira par un PIB en hausse de 2,4% environ sur l’ensemble de l’année.

En attendant, ce rapport augure mal d’un assouplissement rapide du loyer de l’argent. “Avec une économie en convalescence et une inflation toujours supérieure à la limite de tolérance de la Fed, les chances d’une baisse de taux diminuent”, estime Nariman Behravesh de Global Insight.

 31/05/2007 16:03:04 – © 2007 AFP