Les spéculations autour d’un rapprochement entre GDF et EDF relancées

 
 
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Le PDG d’EDF Pierre Gadonneix, le 11 mai 2007 à Allemont (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[01/06/2007 17:03:47] PARIS (AFP) A un mois de l’ouverture totale du marché de l’énergie à la concurrence, les grandes manoeuvres s’intensifient en France, EDF évoquant une collaboration possible avec son concurrent public GDF, dont la fusion prévue avec Suez reste toujours aussi incertaine.

Après avoir rejeté en début d’année une alliance avec le gazier français, le PDG d’EDF Pierre Gadonneix a évoqué vendredi des possibilités de “coopération” avec Gaz de France.

“Sur le plan commercial, nous avons besoin de ressources gazières et GDF a besoin d’électricité. Pourquoi ne pas imaginer des projets en commun ?”, a-t-il déclaré dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France.

Dans le cadre de l’ouverture du marché de l’énergie pour les particuliers le 1er juillet, EDF et GDF, comme les nouveaux opérateurs alternatifs, seront en effet autorisés à distribuer de l’électricité et du gaz, ce qui fera d’eux des concurrents.

Les déclarations de M. Gadonneix ont fait bondir l’action EDF à la Bourse de Paris. Le titre a clôturé en hausse de 3,55% à 71,38 euros, après avoir grimpé de 4,16% à mi-séance, signant une des plus fortes progressions du CAC 40 et portant sa capitalisation boursière à plus de 130 milliards d’euros, ce qui la rapproche encore plus de celle du numéro un Total (134 milliards).

Interrogé par l’AFP, GDF a indiqué qu’il “partage cette opinion selon laquelle il peut y avoir des aires de collaboration entre nos deux groupes”, selon un porte-parole qui s’est refusé à donner plus de précisions.

Ces propos constituent un nouvel épisode dans le feuilleton à rebondissements du projet de fusion entre GDF et le groupe d’énergie et d’environnement Suez. Annoncé dans la précipitation en février 2006 par le gouvernement Villepin, il s’est ensuite enlisé, en raison notamment de la campagne présidentielle.

Interrogé sur la validité de cette fusion, un porte-parole de Suez a réaffirmé que celle-ci restait “un projet stratégique majeur” et une “priorité” pour le groupe, malgré les récentes prises de participation en Espagne. Ce porte-parole a cependant refusé de commenter les propos de M. Gadonneix.

Dans un secteur de l’énergie en pleine concentration en Europe, plusieurs solutions alternatives ont été avancées ces derniers mois, notamment une alliance de GDF avec la gazier algérien Sonatrach, rejetée par ce dernier, ou un rapprochement avec EDF.

La semaine dernière, le nouveau Premier ministre François Fillon a relancé cette hypothèse en parlant de “synergies” entre les deux groupes énergétiques français, encore très majoritairement détenus par l’Etat (87,30% pour EDF et 80,20% pour GDF).

Sans “rejeter” l’idée de la fusion GDF-Suez, il avait estimé qu’il y avait “d’autres options”, en se donnant jusqu’à “fin juin, début juillet” pour décider.

Pendant la campagne présidentielle, la candidate socialiste Ségolène Royal avait prôné une alliance EDF-GDF dans le cadre d’un pôle public de l’énergie, une idée récusée par Thierry Breton, alors ministre de l’Economie, au nom des règles de la concurrence.

L’UMP Patrick Devedjian avait évoqué l’été dernier l’idée d’un rapprochement des activités transport de GDF et EDF.

De source proche du dossier, on évoquait vendredi l’intérêt que pourrait présenter pour les consommateurs le retour à une facture d’électricité et de gaz commune, qui sont distinctes depuis le 1er juillet 2006.

Une coopération entre les deux groupes permettrait de proposer aux consommateurs une offre “duale” comprenant la fourniture d’électricité et de gaz par un seul opérateur, selon la même source.

 01/06/2007 17:03:47 – © 2007 AFP