Transparence des hedge funds : pas d’accord à Heiligendamm

 
 
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Bernd Pfaffenbach, conseiller attitré de la chancelière allemande Angela Merkel, le 21 février 2006 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[01/06/2007 07:51:01] FRANCFORT (AFP) L’Allemagne va échouer à trouver un accord avec ses partenaires du G8 sur un moyen de rendre plus transparents les fonds spéculatifs lors du sommet de Heiligendamm (Nord-Est), a admis un haut responsable du gouvernement allemand dans un entretien paru vendredi.

“Nous ne réussirons pas de coup de maître à Heiligendamm”, a reconnu Bernd Pfaffenbach, conseiller attitré de la chancelière Angela Merkel pour la préparation des sommets internationaux, dans cette interview au quotidien Süddeutsche Zeitung.

“Nous avions évoqué le sujet pour la première fois au sommet de Gleneagles et nous nous sommes heurtés à un mur (…)”, ajoute-t-il. “Cette fois, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, où se trouvent la plupart de ces fonds, sont tout de même prêts à en parler. C’est un début”, estime le responsable.

Les divergences sur le sujet restent vives entre les partenaires du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, France et Russie). L’Allemagne souhaite l’adoption par ces fonds, adeptes des paris risqués et hautement lucratifs, d’un code de bonne conduite pour apporter plus de transparence dans leurs activités et écarter le risque de crise financière généralisée si l’un ou plusieurs venait à faire faillite.

Un projet soutenu par la Commission européenne et la Banque centrale européenne.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, mais aussi le Japon, s’opposent à toute forme de régulation.

Les ministres des Finances du G8, réunis récemment à Potsdam, n’avaient déjà pu que constater leur désaccord sur le sujet.

L’Allemagne a toutefois espoir d’aider à faire avancer les négociations sur le cycle de Doha dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans l’impasse depuis près d’un an.

C’est pourquoi Angela Merkel “a invité le directeur général de l’OMC Pascal Lamy au sommet”, qui se tient du 6 au 8 juin, pour “faire un point sur la situation”, souligne M. Pfaffenbach.

Les négociations sur la libéralisation du commerce mondial sont dans une passe difficile depuis l’été dernier. Engagées en 2001 à Doha au Qatar, elles ambitionnent d’aider en priorité les pays en développement mais achoppent principalement sur le problème agricole.

“Nous travaillons à envoyer, depuis Heiligendamm, un signal plus clair” pour favoriser la relance des négociations, a-t-il dit.

Pour lui, le sommet sera un succès si les partenaires parviennent à avancer sur le dossier de la lutte contre le réchauffement climatique et si le paquet d’aide à l’Afrique pour lutter contre la pauvreté était comme prévu bouclé.

“Cela serait aussi un succès si nous pouvions approfondir le dialogue avec les pays émergents”, ajoute M. Pfaffenbach, citant la Chine, l’Inde, le Mexique, le Brésil et l’Afrique du Sud. Il espère le développement “d’une compréhension commune” sur plusieurs grands thèmes tels que “la protection de la propriété intellectuelle” ou la “dimension sociale de la mondialisation”.

Le sommet pourrait même rentrer dans l’histoire pour avoir lancé “le processus de Heiligendamm”, comme Berlin appelle son projet de dialogue approfondi avec les pays émergents.

 01/06/2007 07:51:01 – © 2007 AFP