Airbus promet d’épauler les fournisseurs secoués par sa restructuration

 
 
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Des salariés d’Airbus le 9 mai 2007 sur le site de Saint-Nazaire (Photo : André Durand)

[01/06/2007 16:30:34] AEROPORT DE ROISSY (AFP) Airbus s’est engagé vendredi à “partager les efforts” nécessaires à sa restructuration avec ses fournisseurs, un moyen de les rassurer mais aussi de les inciter à se regrouper à l’heure où l’avionneur réduit le nombre de ses sous-traitants directs.

“Le projet d’Airbus est de constituer un réseau de fournisseurs et de sous-traitants qui deviennent de plus en plus nos partenaires, mais ils doivent s’adapter pour être plus efficaces et compétitifs”, a déclaré le président du constructeur aéronautique, Louis Gallois, peu avant l’arrivée pour la première fois à Roissy de l’avion géant A380.

M. Gallois a signé une “charte” unilatérale dans laquelle Airbus s’engage à aider ses fournisseurs, en leur promettant notamment une plus étroite collaboration, via un partage du développement et des investissements, et un accompagnement de conseillers et de techniciens.

Un “code de bonne conduite” destiné à rassurer des industriels directement concernés par le plan de restructuration “Power8” de l’avionneur, qui prévoit la suppression de 10.000 emplois en Europe dont la moitié chez les sous-traitants.

Airbus compte également réduire de 3.000 à 500 le nombre de ses fournisseurs directs de pièces et équipements, afin de rationaliser sa chaîne de production et réduire ses coûts d’approvisionnement.

Le nouveau long-courrier A350 d’Airbus va servir de “levier de démonstration” de cette nouvelle organisation, qui sera ensuite généralisée à l’ensemble de sa gamme d’avions, explique-t-on chez le constructeur.

“Cette charte est faite pour rassurer les fournisseurs, notamment les 2.500 qui s’inquiètent de passer en deuxième rang”, a souligné M. Gallois à l’AFP. “J’ai conscience que pour certains cette réorganisation est lourde de conséquences, mais nous ferons tout pour les aider à trouver les meilleures solutions. Nous ne laisserons tomber personne”.

En échange de cette aide, Airbus veut inciter les plus petits de ses fournisseurs à se regrouper afin de mieux travailler avec les grands partenaires du groupe.

“Nous avons besoin de leur compétence et de leur efficacité, mais ils doivent se regrouper”, a insisté M. Gallois. “Nous devons tous nous adapter au marché, à la faiblesse du dollar et à l’émergence d’une industrie aéronautique dans les pays à coûts plus bas”, s’est-il justifié.

Ces intentions semblent être comprises par les industriels, malgré l’inquiétude des plus petits d’entre eux.

“Cette charte offre un cadre plus clair, avec des règles du jeu qui vont permettre un dialogue plus serein entre Airbus et ses fournisseurs”, a commenté Guy Rupied, délégué général du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS).

Quant à l’exigence d’Airbus de s’adresser directement à un nombre réduit de fournisseurs, “c’est une évolution inéluctable, qui concerne tous les avionneurs mondiaux, et il va falloir s’organiser”, a-t-il estimé.

“Un certain nombre de PME sont extrêmement compétitives, mais avec la mondialisation du marché, l’augmentation des cadences de production et l’exigence accrue de qualité, il faut qu’elles envisagent des regroupements pour atteindre une taille critique pour faire face aux demandes d’Airbus et des autres donneurs d’ordre, comme Boeing ou Embraer”, a-t-il jugé.

 01/06/2007 16:30:34 – © 2007 AFP