La Bourse de Paris, au zénith, surveillera l’évolution des taux en zone euro

 
 
SGE.JHA62.020607130841.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[02/06/2007 13:09:00] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a atteint de nouveaux sommets depuis six ans et demi sur fond d’optimisme économique et d’arbitrages favorables aux actions, devrait surveiller la semaine prochaine les indications de la Banque centrale européenne sur l’orientation de sa politique monétaire.

Le CAC 40 a pris 1,83% sur la semaine écoulée pour finir à 6.168,15 points et retrouver son plus haut niveau depuis novembre 2000, portant sa progression depuis le début de l’année à 11,30%, loin toutefois de son record historique à 6.922,33 points établi le 4 septembre 2000.

“Ce n’est pas une hausse spectaculaire mais plutôt la poursuite des phénomènes des semaines précédentes, avec des statistiques bien accueillies et toujours des rumeurs de fusions-acquisitions”, a expliqué à l’AFP Vincent Treulet, stratégiste chez Ixis CIB.

Point de mire de la semaine, le rapport mensuel sur l’emploi américain a agréablement surpris les économistes, avec 157.000 embauches nettes en mai contre 135.000 attendues, un nouveau signe de la résistance du marché du travail face au ralentissement de la croissance.

Ce chiffre a confirmé l’impression laissée jeudi par la forte hausse de l’indice d’activité dans le secteur industriel de la région de Chicago, en mai, qui “permet d’espérer un redémarrage de l’activité au second semestre aux Etats-Unis”, selon Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert.

En revanche, les marchés n’ont guère réagi à la révision en forte baisse du produit intérieur brut américain au premier trimestre, en hausse de 0,6% contre 1,3% précédemment annoncé, un ajustement en grande partie anticipé.

Le net décrochage subi mercredi par la Bourse de Shanghai (-6,5%) n’a pas non plus affecté les autres places, à l’inverse de la correction généralisée enregistrée fin février, et devrait conserver un impact limité “sauf si les primes de risques remontent nettement”, selon une note du fonds Threadneedle.

Au total, résume Vincent Treulet, “les Bourses attirent les flux de capitaux par défaut, dans la mesure où il n’existe pas en ce moment de réelle alternative aux actions parmi les autres classes d’actifs”.

La réunion de la Banque centrale européenne, mercredi, devrait dominer l’actualité de la semaine prochaine, l’institut monétaire ayant clairement laissé entendre qu’il relèverait ses taux directeurs pour la huitième fois consécutive depuis décembre 2005, à 4% contre 3,75% actuellement.

“Le plus important sera le discours” du président de la BCE Jean-Claude Trichet, qui éclairera les marchés sur l’orientation de sa politique et pourrait “laisser entrevoir la fin du cycle de resserrement monétaire” après un dernier tour de vis dans le courant de l’année, selon Vincent Treulet.

Côté statistiques, les investisseurs suivront notamment les commandes industrielles aux Etats-Unis, lundi, les indicateurs d’activité ISM et PMI dans le secteur des services des deux côtés de l’Atlantique, mardi, et le chiffre révisé de la productivité américaine au premier trimestre, mercredi.

La semaine sera plus calme du côté des publications d’entreprises, à l’exception des résultats trimestriels de Bouygues attendus mercredi avant Bourse, et devrait rester animée par les espoirs de rapprochements dans plusieurs secteurs.

François Chevallier, économiste de VP Finance, met toutefois en garde contre la tension des rendements obligataires qui pourrait décourager les opérations de rachat par endettement, affectant par ricochet des marchés actions arrivés selon lui “aux limites de l’exubérance”.

Euronext

 02/06/2007 13:09:00 – © 2007 AFP