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[03/06/2007 07:20:26] BRUXELLES (AFP) Malgré un recul au premier trimestre 2007, la croissance économique reste dynamique dans la zone euro, la baisse du chômage soutenant la consommation, mais l’euro fort fait sentir ses effets négatifs sur l’industrie, selon des économistes. Les 13 pays de la zone euro ont enregistré sur les trois premiers mois de l’année une croissance de 0,6%, et de 3,0% comparé au premier trimestre 2006, selon la deuxième estimation d’Eurostat publiée vendredi, confirmant la première. Un rythme de croissance “vigoureux” et “supérieur au potentiel”, déclarait jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, qui se disait “optimiste” aussi bien pour cette année que pour l’an prochain. Toujours selon Eurostat, le chômage a continué sa baisse régulière, s’affichant à 7,1% en avril (contre 7,2% en mars). Soit son plus faible taux “depuis 25 ans” dans la zone euro, selon l’économiste Sandra Petcov, de Lehman Brothers. Le chômage bas “renforce les revenus des ménages, ce qui compense la faible hausse des salaires et contribue de manière importante à la reprise dans la zone euro”, explique-t-elle. En Allemagne, première économie européenne, les ventes de détail ont enregistré un fort bond en avril, laissant penser que la consommation s’est remise de la hausse de la TVA au début de l’année, selon des chiffres publiés par l’Office allemand des statistiques. Autre indicateur concordant, l’indice de confiance économique des entreprises et des consommateurs, publié jeudi par la Commission, a progressé en mai, tiré par l’optimisme des consommateurs. “La hausse progressive des dépenses de consommation va progressivement faire du secteur des services la nouvelle locomotive de l’activité”, alors que le secteur manufacturier montre des signes de fatigue, estime Gilles Moec, de Bank of America. L’indice très suivi des directeurs d’achat du secteur manufacturier dans la zone euro (PMI) a de nouveau reculé en mai (à 55,0 points), à la surprise des économistes vendredi. Pour Jacques Cailloux, de Royal Bank of Scotland, le “ralentissement de la croissance” de l’industrie manufacturière s’explique “en partie par la force de l’euro et la hausse des taux d’intérêt”. La perte de vitesse de l’économie américaine, qui n’a enregistré qu’une croissance de 0,2% au premier trimestre, handicape aussi les exportateurs européens, note Howard Archer, du cabinet d’analyse Global Insight. Il n’y a guère de doute néanmoins que la Banque centrale européenne remonte ses taux d’intérêt mercredi prochain, au grand dam des industriels et des responsables politiques européens qui se sont encore plaints récemment de la vigueur de l’euro. Les gardiens de la monnaie unique européenne vont hisser le principal taux directeur d’un quart de point à 4%, bien que l’inflation reste contenue sous les 2%, soit dans les limites autorisées par la BCE. Mais la BCE redoute une surchauffe des prix à moyen terme, nourrie par des hausses de salaires supérieures à la productivité, en raison justement du faible chômage. De quoi nourrir encore une fois les débats des ministres européens des Finances, qui se réunissent lundi et mardi à Luxembourg. |
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