[03/06/2007 12:41:18] DOHA (AFP) Les autorités du Qatar ont chargé dimanche le groupe aéronautique et de défense européen EADS d’installer une couverture radar du territoire de cette riche monarchie gazière du Golfe, un proche allié des Etats-Unis qui y disposent de facilités militaires depuis 5 ans. EADS a été désigné “maître d’oeuvre” du projet, baptisé “Bouclier sécuritaire pour la patrie”, qu’il devra réaliser avec d’autres firmes internationales spécialisées dans “un délai de près de trois ans” pour un coût de 240 millions d’euros, a indiqué le commandement des forces armées qataries. Dans un communiqué, il précise que le projet prévoit “l’installation d’un réseau de surveillance et de protection” pour une couverture radar “des frontières maritimes, côtières et terrestres” de ce pays du Golfe, une zone troublée. Le réseau, prévoyant la création de stations de surveillance “électronique et de technologie de pointe”, sera relié à “des centres de commandement et de contrôle à plusieurs niveaux par un système de télécommunications sécurisé pour la transmission des informations et photos et autres données”, indique encore le commandement militaire. Le contrat prévoit aussi la formation de cadres locaux pour la réalisation du projet, destiné à doter le Qatar d’un système de sécurité complémentaire pour la protection “des ressources économiques et des objectifs de développement” de l’émirat, qui détient les troisièmes réserves mondiales de gaz naturel. Membre de l’Opep avec un quota de quelque 700.000 barils par jour, le Qatar, qui fait face à l’Iran, engagé dans un bras de fer avec l’Occident pour son programme nucléaire controversé, ambitionne de porter sa capacité de production de gaz naturel liquéfié de 33 millions de tonnes actuellement à 77 millions de tonnes en 2010. Les six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG – Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman et Bahreïn) tentent de se doter d’un système unifié de communications et de préalerte pour leurs forces armées, après avoir démantelé en 2005 une force conjointe, le “Bouclier de la Péninsule”, fondée en 1986 mais qui a prouvé son inefficacité lors de l’invasion irakienne du Koweït en 1990. L’EADS est d’ailleurs en course pour un autre système de surveillance radar, en Arabie saoudite, la plus grande monarchie du Golfe, depuis le lancement en 2006 par Ryad d’un appel d’offres international pour ce projet, baptisé Miksa. Le contrat Miksa (Ministry Interior Kingdom Saudi Arabia) porte sur un marché de 7 milliards euros sur 12 ans. Il prévoit la fourniture de 225 radars pour la surveillance par terre, mer ou air des 5.000 km de frontières de l’Arabie saoudite, notamment avec l’Irak et le Yémen, outre la vente d’avions de reconnaissance. Le projet saoudien a été relancé après la réinstallation en 2002 au Qatar du commandement central américain (Centcom), dont le quartier général était basé jusqu’alors en Arabie saoudite. Le Qatar cherche “toujours un équilibre dans ses relations avec (les pays) d’outre-Atlantique et (ceux) au delà de la Méditerranée”, a déclaré récemment à l’AFP le vice-ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammad Al-Roumaïhi, en commentant l’octroi à EADS du contrat qatari. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de hauts officiers qataris et de représenants d’EADS. La presse internationale n’a pas été conviée. La conclusion du contrat avait été annoncée mercredi lors d’une visite à Paris de l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, premier chef d’Etat arabe à être reçu à l’Elysée par le nouveau président français Nicolas Sarkozy. La visite à Paris du souverain du Qatar avait également été marquée par la signature par la compagnie Qatar Airways d’un accord portant sur une commande de 80 avions Airbus 350 pour un montant de 16 milliards de dollars auprès de l’avionneur européen, filiale du groupe EADS. |
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