“Sommet” mondial de l’éthanol à Sao Paulo sur l’avenir du combustible vert

 
 
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George Bush et Lula avec le patron de Petrobras, Sergio Gabriella, à gauche, dans une usine Petrobras à Sao Paulo le 9 mars 2007 (Photo : Mandel Ngan)

[04/06/2007 07:29:48] SAO PAULO (AFP) Sao Paulo deviendra lundi et mardi la “capitale mondiale de l’éthanol” dans le cadre d’un “sommet” où investisseurs, hommes politiques et spécialistes discuteront de l’avenir de ce combustible vert, présenté comme une alternative à l’essence.

Cette réunion de Sao Paulo va tenter d’apporter des réponses à un défi : comment produire des combustibles plus “propres” que le pétrole et renouvelables, sans compromettre la sécurité alimentaire?

“Nous allons transformer Sao Paulo en capitale mondiale de l’éthanol”, a déclaré Eduardo Pereira de Carvalho, président de l’Union de l’Industrie de la canne à sucre du Brésil (Unica), à l’initiative de cette réunion.

“Depuis plus de 20 ans, le Brésil fait rouler ses voitures à l’alcool et à l’essence mélangée à l’éthanol, avec des résultats prouvés en matière de développement économique et technologique”, a souligné M. Carvalho.

La production mondiale d’éthanol se concentre à 70% aux Etats-Unis et au Brésil. L’éthanol américain, à base de maïs, subventionné par Washington, représente 37% de la production mondiale de et le brésilien (à base de canne à sucre) à 35%. Suivent la Chine et l’Inde avec 7,7 et 7% respectivement.

Parmi les participants de ce sommet sont attendus des industriels et spécialistes des Etats-Unis, d’Inde, du Japon ainsi que des représentants d’organisations internationales.

Des investisseurs comme le magnat américain George Soros, propriétaire de l’une des plus grandes usines du Brésil et d’anciens chefs d’Etat et de gouvernement tels que Fernando Henrique Cardoso du Brésil et Felipe Gonzalez d’Espagne seront également présents.

Aujourd’hui, l’Etat de Sao Paulo concentre près de 60% de la production brésilienne d’éthanol. Les 344 usines brésiliennes produiront cette année quelque 20 milliards de litres, soit 15% de plus qu’en 2006.

Au Brésil, l’essence est mélangée à 20 à 35% d’éthanol et 80% des voitures neuves sont équipées d’un moteur bi-carburant ou “flex fuel”, marchant aussi bien à l’alcool qu’à l’essence. Ainsi, 40% de l’essence est déjà remplacée par le carburant vert.

D’après la compagnie brésilienne des pétroles, Petrobras, l’éthanol représente déjà 17% de la consommation d’énergie du Brésil, contre 3% seulement aux Etats-Unis.

La recherche d’alternatives au pétrole augmente à mesure que le prix du brut progresse et que grandit la pression pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les Etats-Unis veulent réduire de 20% leur consommation d’essence au cours de la prochaine décennie et la remplacer par l’éthanol et les bio-combustibles.

L’Union Europénne a proposé cette année de réduire sa consommation d’essence. Elle est disposée à inclure 5,75% d’éthanol dans l’essence à partir de 2010 .

La réunion de Sao Paulo discutera également des menaces éventuelles représentées par l’éthanol: la demande des biocombustibles menace-t-elle la production alimentaire et ne risque par de la rendre plus chère, comme l’ont dénoncé des organismes internationaux et des chefs d’Etat comme le cubain Fidel Castro.

Des organisations paysannes radicales s’opposent à l’éthanol au nom de la “souveraineté alimentaire”. Elles soutiennent qu’il “fera le plein” (des moteurs) au prix de “ventres vides”.

 04/06/2007 07:29:48 – © 2007 AFP