[08/06/2007 14:49:39] LUXEMBOURG (AFP) Les ministres des Transports de l’UE ont convenu vendredi que de l’argent public supplémentaire est nécessaire à la survie du projet européen de radionavigation par satellite Galileo, mais un échec n’est pas exclu en cas de désaccord sur le futur schéma de financement. Comme attendu, ces ministres, qui ne tiennent pas les cordons de la bourse de l’Union européenne, ont renvoyé la délicate question des sources de financement de Galileo à leur prochaine rencontre programmée les 1 et 2 octobre. D’ici à septembre, la Commission européenne devra leur présenter toute une gamme d’options financières. Les ministres des Finances de l’UE, voire les chefs d’Etat, devraient aussi y mettre leur nez. En attendant, les ministres chargés des Transports, confirmant leur intérêt pour “ce projet fondamental de l’Union européenne” qui doit être opérationnel à la fin 2012, se sont accordés à reconnaître que “la mise en oeuvre d’un déploiement de Galileo par le secteur public nécessiterait un financement public supplémentaire”. Reste à savoir si les 27 viendront à bout de leurs divergences, très liées à l’existence ou non d’intérêts industriels nationaux. Les industries française, allemande, espagnole et italienne sont particulièrement impliquées. “Evidemment, il y a un problème financier”, a commenté le Commissaire européen aux Transports Jacques Barrot devant la presse. “Je ne peux pas croire que les gouvernements ne trouveront pas une solution, débouchant sur de nombreux développements industriels et des emplois”, a-t-il plaidé. “L’effort financier à consentir, c’est grosso modo 400 kilomètres d’autoroute, c’est un effort à la mesure des Européens”, a-t-il insisté. La Commission a calculé que la nouvelle donne implique de trouver 2,4 milliards d’euros supplémentaires dans les caisses publiques européennes pour la période 2007-2013. Si les quatre premiers satellites ont déjà été planifiés sur argent public, les 26 autres devaient être financés aux deux-tiers par huit groupes industriels européens réunis en consortium. Mais face aux retards et rivalités, Bruxelles avait préconisé de mettre une croix sur ces investissements privés. Les ministres des Transports sont allés dans le même sens vendredi. “Les priorités se présentent différemment”, a admis le ministre des Transports allemand Wolfgang Tiefensee. La présidence allemande de l’UE se dit “confiante”, mais n’exclut donc pas “de voir le projet échouer”. Les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, en accord vendredi avec leurs partenaires, ont néanmoins publié une déclaration commune emprunte de réserves. “Nous pensons que le financement public du système Galileo est susceptible d’accroître plutôt que réduire le coût à long terme, et accroître les risques pour le budget communautaire”, notent-ils. Londres et La Haye soulignent avec satisfaction que Bruxelles doit faire des propositions “sur la base d’évaluations approfondies supplémentaires des coûts, des risques, des recettes et des calendriers”. “Il n’est pas inhabituel qu’il y ait des divergences entre la France et la Grande-Bretagne”, a pour sa part minimisé le secrétaire d’Etat français chargé des Transports Dominique Bussereau, qui s’est félicité de l’accord de vendredi et entend multiplier les rencontres bilatérales pour défendre le projet. La présidence allemande a souligné que “toutes les possibilités de financement seront examinées” pour la phase de construction et de lancement des 30 satellites de la constellation Galileo, comprenant éventuellement une part minoritaire de fonds privés. Galileo vise à affranchir les Européens de leur dépendance à l’égard du système militaire américain GPS, gratuit pour les usagers civils. Il promet une précision de localisation au mètre près (contre parfois une dizaine de mètres pour le GPS). |
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