[08/06/2007 15:30:04] WASHINGTON (AFP) Le déficit commercial des Etats-Unis s’est réduit de façon inattendue en avril, l’appétit des Américains pour les produits étrangers s’émoussant alors que la bonne santé de l’économie mondiale soutenait les exportations. Le déficit commercial a baissé à 58,5 milliards de dollars en avril contre 62,4 milliards en mars, ce qui est une double bonne surprise pour les analystes. D’une part, ils tablaient sur un déséquilibre bien plus élevé, de l’ordre de 63,5 milliards, et d’autre part, la réduction de 6,2% est la plus forte enregistrée depuis octobre dernier. “C’est une très bonne nouvelle”, s’est félicité John Shin de Lehman Brothers. “Nous avions prévu une amélioration du côté du pétrole, mais en fait on a eu une réduction des importations de biens de consommation, des biens d’équipement et d’automobiles”, a-t-il ajouté. Les importations ont en effet chuté de 1,9% (à 188 milliards de dollars), les Américains achetant moins de voitures et de médicaments à l’étranger. Et même si le prix du baril s’est envolé, les Etats-Unis ont pu contenir les dégâts sur ce front en baissant les quantités importées. Si la tendance se confirme, c’est une très bonne nouvelle car l’appétit insatiable des Américains pour les produits fabriqués à l’étranger n’a cessé de creuser le gouffre du déficit commercial depuis plusieurs années. Au vu de la tendance sur les quatre premiers mois de l’année, 2007 pourrait d’ailleurs marquer la première réduction du déficit commercial après cinq années de hausses successives. Du côté des exportations, l’amélioration a été modeste en avril (+0,2% à 129,5 milliards) mais elle a toute de même permis d’atteindre des montants record. Sur ce plan, les analystes soulignent que les Etats-Unis ont profité de la bonne santé économique de leurs principaux partenaires. “Les principales économies du Canada, d’Europe et d’Asie devraient afficher une croissance solide en 2007”, souligne Brian Bethune de Global Insight. “En conjonction avec le niveau très compétitif du dollar, cela devrait doper les exportations et constituer des bases solides pour la poursuite de l’expansion”, ajoute-t-il. Les analystes prédisent depuis un certain temps que la baisse du dollar finira par réduire le déficit commercial en rendant les produits américains plus compétitifs à l’étranger et en renchérissant le prix des importations. Les analystes sont unanimes à dire que cette amélioration de la balance commerciale devrait avoir des répercussions directes sur la croissance. “Si la tendance se maintenait, ce niveau de déficit ajouterait 1,5 point environ à la croissance du deuxième trimestre”, estime Steven Wieting du groupe Citi, pour qui l’économie pourrait alors tourner en sur-régime. L’économie américaine a traversé un trou d’air au premier trimestre, avec une croissance de 0,6% seulement (en rythme annuel). Les marchés ont accueilli ces chiffres avec satisfaction, Wall Street progressant après trois jours de baisse soutenue. “Les inquiétudes se calment du fait du renforcement de la croissance attendu au deuxième trimestre”, estime M. Shin. Cela éloigne aussi encore plus l’idée d’une prochaine baisse des taux directeurs de la banque centrale, qui avait commencé à s’imposer ces derniers jours. “La Fed gardera le statu quo jusqu’à la fin de l’année, et les marchés sont en train de se faire à cette idée”, ajoute M. Shin. La prochaine réunion de la banque centrale aura lieu les 27 et 28 juin. |
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