[09/06/2007 12:27:00] HEILIGENDAMM (AFP) Les pays du G8 se sont dits prêts vendredi à oeuvrer pour une relance des négociations de l’OMC, en panne depuis un an, profitant de la présence à Heiligendamm des pays émergents et africains pour qui une avancée dans ce domaine est urgente. Il s’agit d’un “sujet éminemment important”, en particulier dans l’optique de “garantir des conditions commerciales justes pour les pays en développement”, a déclaré la chancelière Angela Merkel, présidente cette année du forum, à l’issue du sommet des huit de Heiligendamm (nord-est de l’Allemagne). C’est pourquoi un succès des tractations en cours, appelées “cycle de Doha” car elles ont été lancées fin 2001 dans la capitale du Qatar, est d’une “très grande importance”, a-t-elle ajouté. “Nous entrons maintenant vraiment dans une phase décisive”, selon la chancelière, qui assure avoir “senti” parmi ses partenaires du forum “une grande volonté” d’arriver à une solution pour relancer le cycle. Les propos tenus par le président français Nicolas Sarkozy n’ont pas totalement confirmé cette impression. “S’agissant des négociations commerciales, j’ai indiqué au président (George W.) Bush que j’avais l’intention de défendre les intérêts de notre économie et de nos agriculteurs avec la même vigueur qu’il défendait lui-même les intérêts de ses agriculteurs et de ses entreprises”, a-t-il indiqué vendredi à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’Etat américain.
Et dans leur communiqué commun sur ce sujet, les huit (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Russie) évitent de trop s’exposer. Ils proclament simplement leur engagement à oeuvrer “de façon ambitieuse” pour permettre aux négociateurs de tenir le calendrier de reprise des discussions qu’ils se sont fixé. Ils les encouragent à faire “les efforts nécessaires” afin de trouver un compromis en temps et en heure. Les négociateurs veulent essayer d’ici fin juillet de parvenir à un accord de principe sur la libéralisation du commerce mondial, dans l’espoir de boucler ensuite, avant la fin de l’année, le cycle de Doha, censé profiter aux pays en développement. Les négociations, qui s’apparentent à un grand marchandage, auraient déjà dû aboutir fin 2004. Les 150 pays membres de l’OMC s’affrontent surtout à propos des subventions agricoles des pays riches. Ces derniers ne sont prêts à ouvrir davantage leurs marchés (l’Europe) ou à réduire leurs subventions dans ce domaine (les Etats-Unis) qu’en échange de la possibilité de vendre plus de produits manufacturés et de services aux pays émergents (Chine, Inde, Brésil). Et pendant que le G8 se disait prêt à Heiligendamm à redoubler d’efforts, sur le terrain, à Genève au siège de l’OMC où se tiennent les négociations détaillées, la querelle sur les produits manufacturés a repris de plus belle, ont indiqué vendredi des sources proches de l’institution. Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy a néanmoins affiché au G8 un optimisme à toute épreuve. Pour lui, un accord intermédiaire, qui pourrait ouvrir dans six à neuf mois la voie à un accord final, est “à portée de main”, a-t-il dit aux dirigeants des huit. “C’est la meilleure manière de remplir les nombreux engagements que le G8 a pris depuis plusieurs années en faveur des pays en développement”, a-t-il assuré, appelant les Huit à “quelques concessions.” |
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