[11/06/2007 11:36:27] PEKIN (AFP) Les organisateurs des JO de Pékin ont promis lundi de faire toute la lumière sur les accusations d’exploitation d’enfants et de violation des droits des ouvriers dans des usines chinoises fabriquant des articles sous licence olympique. “Nous enquêtons et si les faits sont avérés, nous prendrons des mesures sérieuses”, a déclaré le vice-président du Comité d’organisation des jeux Olympiques (BOCOG), Jiang Xiaoyu, au lendemain de la publication d’un rapport pointant du doigt quatre entreprises chinoises. Plusieurs organisations de défense des travailleurs dont la Confédération syndicale internationale (CSI) ont dénoncé dans un rapport les “abus” et “atteintes flagrantes” aux droits des ouvriers dans des usines de Chine fournissant des sacs, casquettes, articles de papeterie, estampillés JO. “Recours à la main-d’oeuvre infantile”, “salaires représentant la moitié du salaire minimum légal”, “horaires à rallonge”, travail “dans des conditions insalubres et dangereuses”, “travailleurs obligés de mentir aux inspecteurs indépendants”, “non déclaration à la sécurité sociale”…: le réquisitoire, concernant un pays connu pour sa main-d’oeuvre docile et bon marché, est sévère. Les entreprises épinglées, grâce à des témoignages d’employés, sont Lekit Stationery Co, Mainland Headwear Holdings Ltd, Eagle Leather Products and Yue Wing Cheong Light Products, installées dans le sud du pays. Jiang Xiaoyu a affirmé lundi que ces firmes avaient signé des contrats les obligeant au respect des lois. “Le travail des enfants est prohibé en Chine”, a-t-il martelé devant la presse, lors d’une visite à Hong Kong. “Le BOCOG respecte strictement les lois et règlements sur le travail, si les cas sont prouvés, nous nous y attaquerons afin de préserver la réputation du mouvement olympique et des jeux de Pékin”, a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, le porte-parole du BOCOG, avait indiqué à l’AFP que les enquêtes avaient déjà commencé. “Nous sommes en train de vérifier avec ces usines. Sur place, des inspections seront menées si nécessaire”, avait affirmé Sun Weide. L’une des entreprises a formellement nié les accusations. “Evidemment que c’est faux”, a déclaré à l’AFP le directeur général de la maison mère d’Eagle Leather Products, Kenneth Chong, à Hong Kong. Patrick Wu, directeur de Lekit Stationery Co, a indiqué qu’une enquête était lancée mais qu’il ne croyait pas non plus à ces accusations. “Je crois fermement que notre usine n’aurait pas fait de choses pareilles. Sinon, nous n’existerions pas depuis 1977”, a-t-il indiqué. Les responsables de Mainland Headwear Holdings Ltd et Yue Wing Cheong Light Products n’étaient pas joignables lundi. Les concessions de licence olympique devraient rapporter environ 70 millions de dollars pour les JO de Pékin en 2008, selon les auteurs du rapport. Les entreprises accréditées, plus d’une soixantaine, versent en effet une redevance, dont le montant est directement dévolu à l’organisation des Jeux. “Un tel déni des normes internationales du travail (…) couvre de honte le mouvement olympique tout entier”, a estimé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Le rapport “Pas de médaille +droits des travailleurs+ pour les Jeux olympiques” a été rendu public avant une réunion du Comité international olympique (CIO) mardi à Londres. |
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