OMC : le monde en développement serre les rangs avant les grandes échéances

 
 
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Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim au siège de l’OMC le 11 juin 2007 (Photo : Fabrice Coffrini)

[11/06/2007 17:06:17] GENEVE (AFP) Les pays en développement (PED) ont cherché à serrer les rangs lundi au siège de l’OMC, à une semaine d’une réunion avec les Etats-Unis et l’Europe qui vise à débloquer cinq années de négociations sur la libéralisation du commerce mondial.

Alors que Nord et Sud continuent à s’opposer sur les concessions réciproques à faire afin d’abaisser les barrières douanières dans le monde, le Brésil et l’Inde ont réuni autour d’eux les représentants d’une centaine de pays à Genève dans l’espoir de renforcer leur position face à Bruxelles et Washington.

“Nous savons tous que sommes dans une phase de négociations, mais nous ne sommes pas prêts à sacrifier nos positions fondamentales simplement pour obtenir un résultat rapide”, a déclaré à la presse le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, à l’issue de la réunion, en présence d’une dizaine de ministres.

Les 150 pays membres de l’OMC espèrent conclure avant la fin de l’année — avec trois ans de retard — le cycle de négociations de Doha lancé en 2001 dans la capitale du Qatar.

Lors du sommet de Heiligendamm (Allemagne), les huit pays les plus riches ont demandé la semaine dernière à tous les pays participants d’entreprendre “des efforts considérables” pour réussir le cycle.

Un premier compromis chiffré sur les grands équilibres de la négociation est attendu au plus tard à la fin juillet et les quatre principaux acteurs du dossier (Brésil, Etats-Unis, Inde, UE) doivent se retrouver la semaine prochaine à Potsdam (Allemagne) au niveau des ministres du Commerce.

L’espoir est qu’un accord au sein de ce “G4” puisse être étendu à l’ensemble des pays membres de l’OMC.

Le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, a rappelé que le cycle de Doha avait pour objectif de mettre la libéralisation des échanges au service du développement des pays pauvres.

“Nous sommes unis dans notre détermination d’atteindre les objectifs de ce cycle du développement. Le contenu de ce cycle est plus important que le calendrier”, a-t-il déclaré. “Nous sommes devant une chance historique de rectifier les failles du commerce agricole”.

Les tractations de Doha buttent depuis cinq ans et demi sur l’agriculture. D’un côté, les PED, qui représentent les deux-tiers des membres de l’OMC, demandent une baisse des subventions et des droits de douane agricoles des pays riches. De l’autre, ces derniers exigent un accès accru de leurs services et produits industriels aux marchés des pays émergents.

“Dans une négociation, chacun fait des concessions, c’est normal”, a reconnu M. Amorim. “Nous savons que nous devons faire notre part”.

Mais les ministres ont insisté sur la nécessité pour les Etats-Unis de réduire leurs subventions qui faussent les échanges mondiaux. Washington s’est dit prêt à réduire ces subventions aux alentours de 22 milliards de dollars par an, mais les pays en développement veulent ramener ce chiffre aux alentours d’une douzaine de milliards.

Les PED, particulièrement les pays asiatiques comme l’Inde dont les paysans dépendent de quelques productions pour leur subsistance, demandent aussi à pouvoir maintenir des droits de douane plus élevés sur certains “produits spéciaux”.

Ces pays, réunis au sein du “G33”, réclament que certains de ces produits soient totalement à l’abri de baisses tarifaires, s’opposant ainsi aux dernières propositions du négociateur de l’OMC pour l’agriculture, Crawford Falconer.

“La souplesse, c’est la clé”, a observé la ministre indonésienne du Commerce, Mari Pengestu, en insistant sur les produits spéciaux et les mécanismes de sauvegarde pour contrer les importations.

 11/06/2007 17:06:17 – © 2007 AFP