WSJ : Microsoft et NBC jettent l’éponge, Murdoch toujours seul en course

 
 
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Logo de Microsoft, le 27 décembre 2005 à Herndon en Virginie (Photo : Paul J. Richards)

[11/06/2007 19:00:19] NEW YORK (AFP) Les groupes américains Microsoft et NBC Universal, filiale de General Electric, ont récemment discuté d’une éventuelle contre-offre sur le groupe Dow Jones, éditeur du Wall Street Journal, puis ont renoncé, ce qui laisse le champ libre à l’offre du magnat Rupert Murdoch.

Microsoft et le groupe de médias NBC Universal ont mené des “discussions très exploratoires, uniquement exploratoires” et “économiquement cela n’avait pas de sens d’aller plus loin”, a précisé une source proche du dossier.

NBC Universal et Microsoft auraient discuté de la possibilité de lancer une offre de même montant que les 5 milliards de dollars mis sur la table par Rupert Murdoch (soit 60 dollars par action Dow Jones).

General Electric peut craindre que Rupert Murdoch ne s’appuie sur le groupe Dow Jones (qui comprend aussi l’agence de presse financière Dow Jones) pour faire de sa future chaîne de télévision financière Fox Business, prévue cet automne, un redoutable concurrent de CNBC, de loin la première chaîne financière, et qui appartient à General Electric.

De plus, Dow Jones et le Wall Street Journal fournissent actuellement des informations à CNBC en vertu d’un accord d’exclusivité qui court en principe jusqu’en 2012, mais cet accord serait certainement remis en question si Murdoch rachetait Dow Jones.

L’échec des discussions NBC Universal-Microsoft montre qu’il sera difficile de trouver une solution alternative à l’offre de News Corp.

La famille Bancroft, qui contrôle Dow Jones, a finalement accepté d’examiner l’offre de Murdoch, en dépit de l’hostilité des journalistes du groupe qui redoutent la mainmise éditoriale du magnat australo-américain sur leur groupe.

Quelques milliardaires ont bien exprimé la semaine dernière leur intérêt pour le groupe Dow Jones, comme Ron Burkle, un milliardaire de la distribution, mais pour l’instant aucun rival confirmé de Rupert Murdoch n’émerge.

La famille continuait toujours lundi d’étudier l’offre de Murdoch, auquel elle réclame des garanties sur l’indépendance éditoriale du Wall Street Journal, a indiqué une autre source proche du dossier.

De son côté, le syndicat des salariés de Dow Jones, l’IAPE, n’a toujours pas réussi à trouver un chevalier blanc, malgré les contacts pris avec une dizaine de grands investisseurs. “Je suis convaincu que d’autres vont se manifester”, a de nouveau affirmé à l’AFP Steve Yount, le président de l’IAPE.

Deux grands journaux, le New York Times et le Financial Times, ont publié lundi matin des éditoriaux très hostiles à la vente du Wall Street Journal à Rupert Murdoch.

“Nous espérons que les Bancroft trouveront un moyen de continuer à publier leur très bon quotidien, ou trouveront un acheteur qui est un pari plus sûr pour protéger le journal”, a lancé le New York Times.

Sous le titre “Pourquoi le journal ne doit pas être vendu à M. Murdoch”, le Financial Times écrit que “M. Murdoch porte une grande responsabilité dans la vague de vulgarité qui a déferlé sur la Grande-Bretagne” avec ses tabloïds.

Pour le FT, si la position pro-conservatrice de M. Murdoch “ne changerait rien à la ligne actuelle” du Wall Street Journal, en revanche il rappelle que “pour M. Murdoch, les affaires comptent” et rappelle des cas controversés, comme le blocage de la publication des mémoires de l’ex-gouverneur de Hong kong Chris Patten par la maison d’édition de Murdoch en Chine.

Le rachat par Murdoch “poserait des questions inévitables” sur la précision et l’indépendance” de la couverture du WSJ, ce qui “détruirait sa valeur”, conclut le FT.

 11/06/2007 19:00:19 – © 2007 AFP