Airbus : Power8 compensera difficilement la faiblesse du dollar

 
 
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Image de synthèse de la nouvelle version élargie du long-courrier A350 d’Airbus baptisée XWB

[12/06/2007 12:10:56] PARIS (AFP) Le plan de restructuration et d’économies Power8 d’Airbus aura du mal à compenser les effets de la faiblesse du dollar et la rentabilité de l’avionneur européen risque de rester durablement inférieure à celle de Boeing, estime mardi la société d’assurance-crédit Euler Hermes SFAC.

“Boeing et Airbus sont au coude à coude sur un marché porteur, autour de 450 livraisons chacun en 2007, mais Boeing repassera en tête en 2008, et l’américain sera alors deux fois plus rentable qu’EADS, la maison mère d’Airbus”, a indiqué Nicolas Lioret, lors d’une conférence de presse présentant l’étude annuelle d’Euler sur le secteur.

Indépendamment des difficultés propres d’Airbus, qui a plongé dans le rouge (-572 millions d’euros en 2006) en raison des retards de production de son avion géant A380, “le taux de change euro/dollar a progressé de 33% en sept ans et absorbe les gains de productivité européens”, a expliqué le responsable de l’étude.

Les coûts salariaux unitaires mesurés en euros ont ainsi baissé de 9,8% aux Etats-Unis depuis 2000 alors qu’ils progressaient de 24% dans l’Union européenne. Ils sont aujourd’hui supérieurs aux coûts américains, de 59% en France et de 44% en Allemagne.

Les taux de change “ne sont pas éternels”, selon Philippe Brossard, directeur de recherche d’Euler, mais “on ne voit pas de consensus des gouvernements européens entre eux et avec la Banque centrale européenne pour faire passer un message fort aux marchés des changes”.

En attendant, les experts d’Euler doutent que le plan Power8 qui prévoit 10.000 suppressions d’emploi en quatre ans et un recours accru à la sous-traitance suffise à compenser l’effet dollar.

Les transferts de production d’Airbus hors de la zone euro ne devraient être que de 6% selon l’étude. “Le gain ne sera pas à la mesure de l’enjeu”, estime M. Lioret.

Quant aux suppressions d’emploi, les experts d’Euler estiment qu’il “sera difficile de trouver 10.000 cols blancs non-productifs sur les sites d’Airbus, tandis que les besoins de la production imposeront de recruter sur les chaînes”.

 12/06/2007 12:10:56 – © 2007 AFP