[12/06/2007 14:31:14] SHANGHAI (AFP) Le français Danone, en pleine bataille judiciaire et médiatique avec son partenaire historique en Chine, a une nouvelle fois refusé toute concession mardi mais a laissé la porte ouverte à un règlement amiable. “Nous avons fait le choix de poursuites judiciaires et nous ne reviendrons pas dessus tant que nous n’aurons pas obtenu ce que nous voulons”, a affirmé le président de Danone Asie-Pacifique, Emmanuel Faber, lors d’une conférence de presse à Shanghai. “Nous continuons à penser qu’un arrangement amiable pourrait être possible”, a assuré parallèlement le groupe alimentaire français dans un communiqué, tout en précisant: “avec le soutien qui convient du gouvernement” chinois. Le but de Danone est clair: inclure dans le groupe de ses coentreprises montées avec le chinois Wahaha, une série de sociétés fondées par le président de Wahaha, Zong Qinghou, non concernées par les accords de partenariat, qui se servent de la marque Wahaha alors que seules les coentreprises en ont l’usage, selon le groupe français. Au total, a précisé Emmanuel Faber, une vingtaine de sociétés fabriquent des produits identiques à ceux des joint-ventures, les vendant sous la marque Wahaha. Zong conteste cette exclusivité du droit à la marque des 39 coentreprises des deux groupes, détenues à 51% par Danone, notamment parce que selon lui le Bureau des marques chinois n’a jamais avalisé les accords de 1996. L’ancien petit marchand de glaces à l’eau, cofondateur en 1987 du groupe de Hangzhou (est) devenu numéro un de la boisson en Chine, accuse aussi Danone de vouloir s’approprier à bas prix des sociétés lui appartenant et d’avoir empoché de bons bénéfices pour un investissement minimum depuis onze ans. Les deux parties semblaient être arrivées à un accord en décembre en vertu duquel Danone acquérerait une majorité dans les entreprises incriminées pour 519 millions de dollars. Mais, selon M. Faber, “Zong a voulu renier sa parole”. Feutrée au départ, la querelle a été portée sur la place publique ces derniers mois, avec des accents parfois violents ou patriotiques, lorsque Zong rappelait “l’invasion de la Chine par les puissances étrangères”. Danone a finalement saisi début mai le tribunal d’arbitrage de Stockholm puis, la semaine dernière, un tribunal américain, accusant d’activités illégales des sociétés représentées notamment, selon lui, par la femme et la fille de Zong. Danone a aussi annoncé jeudi le départ de Zong des coentreprises et son intention de nommer provisoirement Emmanuel Faber pour le remplacer. Sur le site internet sina.com, qui a véhiculé ces derniers mois, ses coups de colère, Zong Qinghou, qui demeure le patron du groupe Wahaha, avait expliqué le lendemain avoir été poussé à la démission par “la tyrannie” et “la calomnie”. Le même site a publié ensuite des lettres ouvertes attribuées aux personnels de trois bases de production de produits Wahaha, ainsi qu’à un groupe de distributeurs, lui apportant leur plein concours. Sur la place de Paris, le titre Danone a reculé vendredi et lundi, les investisseurs s’inquiétant de cette situation “un peu inextricable”, selon le stratégiste d’une société de Bourse indépendante. Danone a aujourd’hui de nombreux autres partenaires en Chine, comme China Mengniu, le géant du lait, Bright Dairy and Food ou encore les jus de fruits Hui Yuan. La Chine représente près du dixième de son chiffre d’affaires total (14,073 milliards d’euros en 2006). DANONE |
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