[12/06/2007 17:29:24] TOULOUSE (AFP) Les aéroports français, à l’exception de ceux de Roissy et d’Orly, seront affectés mercredi par un mouvement de grève illimitée, après l’échec, mardi à Toulouse, des négociations entre patronat et syndicats des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI), qui gèrent les aéroports régionaux. “Vingt-cinq aéroports vont être durement touchés dont les 12 grands aéroports régionaux de métropole par cette grève qui commence mercredi à 00H00”, a déclaré à la presse Jean Louis Labetoule, président de la branche aéroport du syndicat SNAPCC-UNSA, qui participait aux négociations. “En raison du décalage horaire la grève commencera mardi à 18H00 (heure française) dans les aéroports d’Outre-Mer”, a-t-il précisé. Les aéroports parisiens de Roissy et d’Orly, gérés par Aéroports de Paris (ADP), ne sont pas concernés par ce mouvement. La grève est déclenchée “pour une durée illimitée”, a ajouté le responsable du Syndicat national autonome des personnels des chambres de commerce, qui a dénoncé “l’intransigeance” des dirigeants de l’Union des aéroports français (UAF). Le représentant de la CFE-CGC, qui a également participé aux négociations, Gérard Zimet, a pour sa part indiqué que son syndicat avait opté pour une grève de 24 heures. Selon les syndicats, cet appel à la grève concerne quelque 6.400 personnes, dépendant des CCI et travaillant sur différents secteurs des aéroports, dont ceux de la sécurité, tels les pompiers, de l’administration et de la gestion des services et des bâtiments. Les syndicats réclament une nouvelle convention collective spécifique qui permette au personnel des CCI des aéroports régionaux de conserver leur statut remis en cause par la mise en application de la loi d’avril 2005, qui a imposé à 12 grands aéroports régionaux de se transformer en société anonyme dont le capital sera progressivement ouvert aux investisseurs privés. L’UAP souhaite pour sa part appliquer aux personnels des Chambres de commerce la Convention Collective Nationale du Personnel au sol des entreprises du Transport Aérien (CCNTA), s’appliquant déjà à plus de 50.000 salariés. A l’issue de la séance de négociations, qui a duré plus de cinq heures, l’organisation patronale a réitéré dans un communiqué son intention de poursuivre dans cette voie, tout en affirmant qu’elle “regrette vivement les décisions de grève” des deux syndicats. Le SNAPCC-UNSA a interpellé de son côté le ministre des Transports “pour ramener à la raison les gestionnaires d’aéroports”, dans un texte qui dénonce “le blocage de l’UAF, qui persiste à n’accorder aucune garantie aux personnels des aéroports privatisés”. “On est obligé de passer au privé, mais on veut des garanties d’emplois et de carrières. Nous voulons garder nos spécificités, car nous n’avons pas les mêmes métiers que les personnels de convention CCNTA”, a déclaré à l’AFP Roland Caizergues, le président du syndicat. Affirmant que les conditions salariales des agents d’aéroports des chambres de commerce n’étaient “pas mirobolantes”, Jean-Louis Labetoule a pour sa regretté l’attitude des dirigeants de l’UAF, “qui ont tendance à vouloir aller vers quelque chose d’inférieur en pensant surtout aux actionnaires futurs”. Aucune date n’a été fixée pour la reprise des négociations. Plusieurs aéroports de province, dont ceux de Lyon, Toulouse et Bordeaux, qui étaient gérés par les CCI, sont déjà devenus des société anonymes. Leur capital, appelé à être ouvert au privé, est pour l’instant réparti entre l’Etat (60%), la CCI (25%), et les collectivités locales (15%). L’UAP regroupe 122 membres qui exploitent 150 aéroports en France métropolitaine et outre-mer, soit la totalité du trafic commercial français. |
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