[13/06/2007 18:22:54] LE CAP (AFP) Le Forum économique mondial (WEF), qui réunit au Cap l’élite économique et politique d’Afrique, s’est ouvert mercredi sur un avertissement: le continent va mieux, mais se fait distancer par le reste du monde. L’économie africaine “va de mieux en mieux”, a souligné Jennifer Blanke, économiste du WEF, rappelant qu’en 2006, le continent a enregistré une croissance de 5,5%, qui devrait augmenter à 6,2% en 2007, soit le taux le plus fort depuis des décennies. “Malheureusement, alors qu’il y a eu des améliorations, le problème est que le reste du monde avance plus vite”, a ajouté Mme Blanke, en présentant un rapport du WEF sur la compétitivité en Afrique, réalisé avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). “Tout ce qui a été tenté auparavant pour le développement de l’Afrique a échoué parce que ça venait de l’extérieur. Nous voulons agir à notre manière”, a estimé pour sa part le président sud-africain Thabo Mbeki, en inaugurant ce forum. L’Afrique peut devenir plus compétitive, à condition que les Etats “améliorent l’accès au financement, reconstruisent les infrastructures et renforcent les institutions”, ajoute le rapport du WEF, publié au premier jour du 17e “Davos Africain” qui réunit jusqu’à vendredi quelque 700 délégués de 42 pays dans la capitale parlementaire sud-africaine. La plus importante économie du continent, l’Afrique du Sud, représente toujours le tiers du PIB africain pour 6% de sa population totale. Mais elle chute en termes de compétitivité, se plaçant 46e sur 128 pays, derrière la Tunisie (29e et première du continent), en raison du coût économique de la criminalité, l’une des plus élevées du monde, du manque de fiabilité de l’approvisionnement en électricité et de flexibilité du marché du travail. La croissance du continent ces dernières années a été alimentée surtout par des facteurs externes: cours des matières premières, allègement de la dette, environnement économique international favorable. Mais “bien qu’élevée en termes historiques, (elle) reste inférieure aux 7% de croissance annuelle nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par l’Onu pour réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015”, poursuit le rapport, soulignant que “la corruption en Afrique reste un sérieux obstacle”. Li Ruogu, président de la Banque chinoise d’import-export, a souligné devant la presse que les échanges entre son pays et l’Afrique avaient jusqu’ici augmenté de 30% par an pour atteindre 55 milliards USD en 2006. “Mais si vous voulez vraiment développer les échanges, vous devez améliorer le développement, a-t-il lancé. Sans développement, il n’y a pas de base pour le commerce.” L’homme d’affaires sud-africain Tokyo Sexwale, considéré comme l’un des favoris à la succession de Mbeki en 2009, a lui aussi estimé que “l’Afrique devra trouver sa propre voie pour le développement, à la fois économique et politique”. “Nous devons trouver notre voie en accord avec les disparités de nos pays”, a-t-il estimé, citant l’Angola riche en pétrole, qui a enregistré 17,6% de croissance en 2006 mais se place aux derniers rangs en termes de compétitivité du fait de ses infrastructures ruinées par la guerre civile (1975-2002), et le Zimbabwe dont l’économie s’est contractée de 4,4%. Le WEF doit aussi évoquer les contraintes structurelles et le manque de personnels qualifiés qui handicapent les entreprises en Afrique, le développement des relations avec l’Asie, ainsi que la crise politico-économique au Zimbabwe, le terrorisme ou les changements climatiques. |
||
|