Pas de coup de pouce en vue pour les 2 millions de Smicards

 
 
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[14/06/2007 19:33:06] PARIS (AFP) Plus de 2 millions de salariés payés au Smic devraient voir leur salaire augmenter de 2% au 1er juillet, trop peu selon la gauche qui réclame au gouvernement un coup de pouce, exclu par François Fillon dans un entretien au Figaro à paraître vendredi.

Le Smic est le salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié. Il est revalorisé chaque 1er juillet pour tenir compte de l’inflation et de l’évolution du pouvoir d’achat des ouvriers et des employés.

Compte tenu de la faible inflation, et après une hausse de 3,05% en 2006, l’augmentation du Smic ne devrait être que de 2% cette année.

Si l’augmentation obligatoire se fait à partir d’un calcul mathématique, celle de lui donner un coup de pouce est une prérogative du gouvernement.

Pendant la campagne, Nicolas Sarkozy l’avait exclu et le Premier ministre l’a confirmé dans l’entretien au Figaro : “Nous avons dit les choses clairement pendant la campagne”.

M. Fillon a d’ailleurs jugé dans un entretien au Figaro peu adapté à la “réalité économique et sociale” le “pouvoir discrétionnaire” du gouvernement sur le Smic : “l’option la plus raisonnable serait que les partenaires sociaux assument cette responsabilité. C’est ce qui se passe dans tous les autres pays”.

L’annonce officielle du Smic par le ministère du Travail doit avoir lieu devant la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) le 25 juin.

Si la hausse se limite à 2%, cela portera le Smic horaire de 8,27 euros bruts à 8,44 euros. La rémunération mensuelle brute pour 35 heures hebdomadaires sera donc de 1.279 euros euros, soit environ 1.000 euros nets imposables, mais moins pour le million de Smicards travaillant à temps partiel.

Cela fera “70 centimes de plus par jour, même pas une baguette de pain” pour un temps complet, a souligné Maryse Dumas, numéro deux de la CGT, qui revendique le Smic à 1.500 euros et rappelle que “la productivité horaire en France est la plus élevée du monde”.

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Maryse Dumas, numéro deux de la CGT, à l’Hôtel Matignon à Paris, le 5 juillet 2006 (Photo : Bertrand Guay)

“Reconnaître la valeur travail passe par l’augmentation du Smic et des salaires”, a-t-elle ajouté, en référence au leitmotiv de Nicolas Sarkozy.

Ce dernier mise, lui, sur l’incitation à faire des heures supplémentaires pour que les salariés gagnent plus.

Au-delà, M. Sarkozy a aussi exprimé le souci pendant la campagne que les grilles salariales décollent davantage: “le problème de la France, c’est que le Smic, qui devrait n’être qu’un point de départ, est de plus en plus un point d’arrivée”, exposait-il début 2007.

Une table ronde avec les partenaires sociaux sera consacrée au pouvoir d’achat à la rentrée.

Si le gouvernement ne décrète pas les salaires, il dispose en revanche d’un puissant moyen pour peser sur les employeurs: l’allègement de cotisations patronales.

Les allègements actuels de cotisations (indépendamment de celles prévues sur les heures supplémentaires) sont consentis jusqu’à 1,6 Smic, avec une exonération quasi totale de charges au niveau du Smic.

Cela “joue contre les salaires”, affirme la CGT, pour qui les allègements doivent être revus pour être “conditionnés” et réservés aux entreprises qui mènent des négociations salariales.

Le Parti socialiste, qui a imposé la question polémique de la TVA “sociale” dans l’ultime ligne droite avant le second tour des législatives, s’est également déchaîné contre la faible hausse annoncée du Smic, dénonçant “une potion amère pour le pouvoir d’achat”.

 14/06/2007 19:33:06 – © 2007 AFP