[14/06/2007 13:17:37] PARIS (AFP) L’emploi salarié en France a enregistré une hausse sensible au premier trimestre 2007, avec plus de 100.000 nouveaux postes, mais ce chiffre, le meilleur depuis six ans, cache une forte augmentation du travail intérimaire, principalement dans l’industrie. L’emploi salarié dans le secteur concurrentiel a progressé de 0,6% comparé au trimestre précédent (113.700 postes de plus) et de 1,6% sur un an (+278.500), selon les statistiques du ministère de l’Emploi publiées jeudi. La France comptait 17,8 millions de salariés fin mars. L’Unedic (assurance chômage), dont le champ est légèrement plus étroit, fait état d’une progression de 0,7% par rapport au trimestre précédent (+112.400 postes) et de 1,7% sur un an (+270.000) pour parvenir à 16,3 millions de salariés. “L’emploi salarié est en très forte hausse. Il faut remonter six ans en arrière, au premier trimestre 2001, pour retrouver une progression similaire (+0,8%), sachant que nous sommes actuellement en phase d’accélération alors que nous étions alors en décélération”, indique l’assurance chômage. Quant à l’Acoss, qui fédère les Urssaf collectant les cotisations sociales, elle estime la hausse à 0,4% comparé au trimestre précédent et à 1,6% sur un an, pour atteindre 17,8 millions de salariés. Le ministre de l’Economie et de l’Emploi, Jean-Louis Borloo, s’est réjoui dans un communiqué de l'”accélération sensible” des créations d’emplois, jugeant que “la politique pour l’emploi et la cohésion sociale menée depuis 2005 porte des fruits croissants”. Alors que l’ampleur de la baisse du chômage depuis 2005 est toujours controversée, il a estimé que “ces nouvelles statistiques confirment la baisse du taux de chômage telle qu’elle est reflétée par le reflux ininterrompu du nombre de personnes inscrites à l’ANPE depuis plusieurs trimestres”. Ce trimestre favorable, où les pertes d’emplois dans l’industrie ont été compensées par les créations dans le BTP et le tertiaire, suit une hausse de l’emploi salarié de 1,1% en 2006, plus forte qu’en 2005 mais insuffisante pour faire décoller le marché de l’emploi aux yeux des économistes. La hausse de l’emploi salarié est cependant “en grande partie imputable à l’intérim”, qui représente près de 60% des nouveaux postes trimestriels, souligne la Dares, en notant une “croissance exceptionnelle” de l’intérim (+9,8%) comparé au trimestre précédent. “L’intérim a connu une très forte accélération, d’une ampleur jamais vue”, selon l’Unedic. Pour Alexander Law, économiste au cabinet d’analyse Xerfi, “la croissance est, enfin, redevenue un peu plus riche en emplois”, ce qui est “extrêmement encourageant”, mais “l’économie française ne crée toujours pas assez d’emplois sur la durée”. Sur l’intérim, il juge qu'”on peut arguer qu’il s’agit d’un indicateur avancé de l’emploi pérenne”, mais que son dynamisme tient aussi au “réveil” de l’automobile qui n’a “guère de visibilité” d’ici fin 2007 ainsi qu’à son usage par les entreprises comme “volant de flexibilité”. Ainsi, dans l’industrie, les destructions d’emplois, ininterrompues depuis six ans, ont continué au premier trimestre, au point que la part des salariés travaillant dans l’industrie est désormais inférieure à 21%, une division par deux en 30 ans. Mais elles se sont accompagnées d’une hausse de l’intérim. Les effectifs intérimaires dans l’industrie ont crû de 32.500 comparé au quatrième trimestre 2006 et de 45.000 sur un an, alors que les emplois classiques y ont reculé respectivement de 14.400 et de 50.800, selon l’Unedic. |
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