[14/06/2007 07:25:16] PEKIN (AFP) Le président du groupe chinois Wahaha, qui a quitté la semaine dernière la tête des coentreprises Wahaha-Danone en Chine, va demander aux autorités locales un arbitrage dans son litige avec le groupe français, a indiqué jeudi un porte-parole. Lors d’une conférence de presse mercredi à Hangzhou, où est basé son groupe, Zong Qinghou a indiqué vouloir “mettre fin aux accords sur le droit d’utilisation de la marque Wahaha” et saisir le Comité d’arbitrage de cette ville de l’est de la Chine, ont annoncé jeudi des médias chinois. “Wahaha a décidé de demander un arbitrage à Hangzhou”, a confirmé jeudi son porte-parole Shan Qining. S’exprimant pour la première fois en conférence de presse, M. Zong estime être prisonnier des accords conclus en 1996 avec Danone, restreignant son droit à l’utilisation de la marque qu’il a cofondée, en dehors des coentreprises détenues à 51% par Danone. Il continue en outre de contester la validité de ces accords qui n’ont jamais été enregistrés, selon lui, auprès des autorités compétentes. Danone est en pleine bataille contre lui après avoir découvert en 2005 qu’il avait mis sur pied, hors de leur partenariat, une vingtaine d’entreprises fabricant des produits labellisés Wahaha, marque que seules, selon Danone, les coentreprises ont le droit d’utiliser. Après des mois de bataille pour inclure ces sociétés “électrons libres” dans les joint-ventures, proposant quelque 400 millions d’euros, Danone a fini par porter le différend devant la Cour d’arbitrage de Stockholm, comme cela était prévu en cas de litige, selon le français, dans les accords initiaux. Le groupe français a aussi entamé des poursuites judiciaires, aux Etats-Unis, contre plusieurs de ces sociétés, représentées par la fille et la femme de Zong, tandis que son partenaire historique démissionnait de la présidence des coentreprises, dont il reste néanmoins actionnaire, et affirmait avoir été “poussé au départ par la tyrannie et la calomnie”. Autre actionnaire, le gouvernement local est pour le moment resté très discret sur le conflit. Dans les premières joint-ventures –passées de 5 en 1996 à 39 aujourd’hui– les autorités contrôlaient, via Hangzhou Shangcheng District, 23% des sociétés. Cette part a toutefois diminué dans les entreprises montées ultérieurement tandis que celle de M. Zong s’accroissait. Mercredi, un porte-parole du ministère du Commerce a souligné que le gouvernement souhaitait voir une issue négociée à cette crise. “Au nom du développement de la coopération sino-étrangère et du bénéfice mutuel à long terme, nous espérons toujours que les deux parties ne laisseront passer aucune chance de résoudre le conflit lors d’entretiens amicaux”, a déclaré Yao Hongshen. La veille, le président de Danone Asie-Pacifique, Emmanuel Faber, qui doit assurer la présidence provisoire des coentreprises, avait laissé la porte ouverte à une telle issue, tout en refusant toute nouvelle concession. “Avec le soutien qui convient du gouvernement (chinois), nous continuons à penser qu’un arrangement amiable pourrait être possible”, a-t-il assuré. Il faut pour cela “modifier le droit d’utilisation de la marque (…) et que Danone s’excuse”, a rétorqué Zong Qinghou. |
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