[14/06/2007 14:49:57] PARIS (AFP) Le groupe européen EADS, associé à l’Américain Raytheon, enregistre une déception dans son effort de percée sur le marché militaire américain, avec le choix du Pentagone en faveur du tandem Boeing/Finmeccanica pour son futur avion cargo polyvalent (JCA) moyen. EADS espérait conforter le succès remporté en 2006 avec la commande de 322 hélicoptères utilitaires légers UH-145 d’Eurocopter, en attendant l’issue du duel en cours avec Boeing pour l’énorme marché des avions ravitailleurs de l’US Air Force. Alenia, filiale de Finmeccanica, fournira à l’armée de l’air et à l’armée de terre américaines son appareil C-27 Spartan, assemblé aux Etats-Unis dans le cadre d’un groupement dirigé par L3 Communications avec la participation de Boeing. Le choix du Pentagone devrait déboucher sur un contrat pour 78 appareils d’une valeur estimée à 2,04 milliards de dollars. La branche espagnole du groupe européen, EADS Casa, associée depuis deux ans à l’Américain Raytheon sur ce programme à travers sa filiale nord-américaine, proposait son modèle C-295, habituellement assemblé à Séville et qui devait l’être à Mobile (Alabama). Les autorités américaines demandaient un avion éprouvé et polyvalent pour transporter du fret, des équipements et des soldats sur les théâtres d’opération, avec des capacités sanitaires et de parachutage. EADS Casa est spécialisé dans les avions cargos légers et moyens. Son C-295 est déjà en service dans plusieurs pays membres de l’OTAN –Espagne, Portugal, Turquie, Pologne et Finlande–, a indiqué un porte-parole de la société sans commenter le choix américain. Une version plus légère, le C-235 équipe les garde-côtes américains. Un porte-parole d’EADS North America a fait part de sa “déception”, tout en reportant ses espoirs sur la compétition pour les avions ravitailleurs. “Ce sont deux dossiers très différents, le choix du JCA n’affecte pas celui des ravitailleurs, nous avons confiance dans les procédures du département de la défense”, a déclaré Guy Hicks. Cette compétition est d’une tout autre ampleur, avec un montant de 30 à 40 milliards de dollars pour une première tranche de 179 appareils, attribuable à la fin 2007. Le marché total pourrait atteindre 200 milliards de dollars en trois tranches. Le contrat avait été attribué une première fois au géant américain, puis cassé après la découverte d’irrégularités de procédure. Le groupe européen, associé à l’Américain Northrop Grumman, propose le KC-30, dérivé de l’Airbus A330, qui devrait être assemblé dans une deuxième usine d’EADS à Mobile. Le KC-30 fait face à un dérivé du Boeing 767 “amélioré” par rapport à celui commandé par les armées de l’air italienne et japonaise. L’avion européen, plus cher, permet toutefois de transporter aussi du matériel et des personnels. Baptisé A330-MRTT (Multirôles Transport et Ravitaillement en vol) sur les autres marchés, il a été sélectionné par la Grande-Bretagne et l’Australie, et des négociations sont en cours avec l’Arabie Saoudite. La France, dont les besoins sont évalués de source militaire à une vingtaine d’appareils, pourrait se décider en 2008. EADS et Boeing feront la promotion de leur offre de ravitailleurs au Salon aéronautique du Bourget, qui débute lundi pour une semaine. |
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