La vente de Spanair provoque de nouvelles turbulences dans le ciel européen

 
 
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Gonzalo Pascual (g), président de Spanair et de Marsans et le vice-président de Spanair et SAS, Gunnar Reitan, le 14 juin 2007 à Madrid (Photo : Philippe Desmazes)

[14/06/2007 12:27:53] MADRID (AFP) La redistribution des cartes dans le ciel européen s’est accélérée avec la décision du scandinave SAS de vendre la deuxième compagnie espagnole Spanair, peut-être au tour-opérateur Marsans, alors que dans le même temps, Iberia n’a toujours pas trouvé d’acheteur.

SAS a annoncé mercredi qu’il allait vendre Spanair, et l’espagnol Marsans, qui possède déjà deux autres compagnies, AirComet et Aerolineas Argentinas, a immédiatement déclaré qu’il était intéressé pour créer un opérateur global.

En combinant les trois compagnies “le groupe aurait une dimension suffisante pour proposer tout type de service”, a déclaré jeudi à Madrid Gonzalo Pascual, président de Spanair et de Marsans, qui est présent depuis des années au capital de la compagnie aérienne.

En cas de succès, le groupe Marsans aurait au total “environ 150 avions”, une taille plus que respectable sur la scène européenne. Fin 2006, easyJet avait 122 appareils, et au 31 mars, Air France en comptait 383.

“Spanair est une compagnie fondamentalement domestique et européenne, les autres (AirComet et Aerolineas Argentinas) opèrent sur de longues distances. Cette opération est logique pour se transformer en opérateur global”, a ajouté M. Pascual, qui a précisé qu’en cas de succès, les trois compagnies ne fusionneraient pas.

Toutefois, SAS a tempéré les ardeurs de l’espagnol, pour tenter d’attirer le maximum d’acheteurs potentiels.

“Nous n’avons pris aucune décision (…), il n’y a aucune exclusivité avec Marsans” a déclaré le vice-président de SAS et de Spanair, Gunnar Reitan lors de la même conférence de presse.

SAS envisage aussi une mise en Bourse de Spanair pour se défaire de la compagnie espagnole. La compagnie scandinave, en se séparant de Spanair souhaite se concentrer sur la Scandinavie.

Ni M. Reitan, ni M. Pascual n’ont voulu donner une estimation de la valeur de Spanair. Le journal économique espagnol Expansion, citant des sources de marché, évoquait 450 millions d’euros, dont 275 millions de dette.

Ces grandes manoeuvres s’inscrivent dans la continuité des turbulences et rapprochements dans le ciel européen, tels que le mariage Air France-KLM (2004), l’union Lufthansa-Swiss (2005), la tentative de sauvetage d’Alitalia, et les opérations autour de la première compagnie espagnole Iberia, qui cherche toujours un partenaire.

La compagnie sang et or a annoncé en mars qu’elle était disposée à étudier des offres de rapprochement. Depuis, le dossier n’a pas énormément avancé.

Le fonds d’investissement américain TPG, allié à d’autres fonds, a déposé une offre préliminaire de 3,4 milliards d’euros, qui n’a pas eu l’air d’enchanter Iberia.

Le premier actionnaire de la compagnie, le britannique British Airways, s’est ensuite allié à ce consortium de fonds, mais Iberia semble vouloir faire monter les enchères.

“Iberia n’a pas besoin d’une autre compagnie pour poursuivre son développement”, a déclaré son président Fernando Conte fin mai, insistant sur son implantation privilégiée sur le juteux marché latino-américain, susceptible d’intéresser les autres compagnies.

“Nous avons notre propre rôle à jouer et nous allons le tenir dans tous les cas”, a-t-il déclaré, alors qu’une autre compagnie, Lufthansa, ne cesse de répéter qu’Iberia est attractive, mais trop chère.

Cette intense activité s’explique notamment par le fait que dans un secteur aérien aux marges faibles, les opérateurs recherchent les économies d’échelle.

Elles veulent se renforcer face à la concurrence, qui va encore s’accentuer avec l’entrée en vigueur de l’accord “ciel ouvert” entre les Etats-Unis et l’Union européenne.

 14/06/2007 12:27:53 – © 2007 AFP