[15/06/2007 12:12:28] PARIS (AFP) Le gouvernement a annoncé vendredi que le prix du gaz n’augmenterait pas “dans les prochains mois”, tentant de rassurer les consommateurs en pleine polémique sur une éventuelle hausse de la TVA et à deux semaines de l’ouverture complète des marchés de l’énergie. Cette décision a été prise avec “le souci de préserver la stabilité du pouvoir d’achat des consommateurs, à la veille de l’ouverture du marché de l’énergie” le 1er juillet prochain, a expliqué le ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Louis Borloo, dans un communiqué. L’été dernier, le gouvernement Villepin avait annoncé qu’il n’augmenterait plus les tarifs du gaz et de l’électricité avant le 1er juillet 2007. “De manière générale, je serai attentif à ce que l’ouverture des marchés soit favorable pour les consommateurs”, insiste M. Borloo. Cette annonce, à deux jours du second tour des élections législatives, intervient alors que le gouvernement fait l’objet d’attaques virulentes de l’opposition qui l’accuse de s’en prendre au pouvoir d’achat des plus modestes. La polémique, entretenue par l’opposition autour du projet du gouvernement d’une hausse de la TVA pour financer la Sécurité sociale, a rebondi jeudi après sa décision de ne pas donner de coup de pouce au Smic au 1er juillet. Jean-Louis Borloo ne précise pas pour combien de temps le prix du gaz n’augmentera pas. Interrogé, son cabinet a expliqué qu’il s’agit de “lisser” les prix qui auraient dû baisser au 1er juillet prochain puis remonter au 1er octobre, en raison de l’évolution des prix du brut ces derniers mois.
Les tarifs réglementés du gaz, qui concernent quelque 11 millions de ménages français, sont en effet déterminés par le gouvernement, sur avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en fonction des contrats de long terme indexés sur les prix du pétrole. La décision a été prise également “dans le souci de préserver l’équilibre financier de Gaz de France” et en accord avec son président, Jean-François Cirelli, toujours selon M. Borloo. Des discussions sont en cours entre GDF et l’Etat pour le renouvellement de son contrat de service public, qui avait démarré en juin 2OO5 et arrive à échéance fin 2007. C’est dans le cadre de ce contrat que sont décidés les grands principes d’établissement des prix du gaz. Plusieurs associations de consommateurs et la CGT ont demandé une baisse des tarifs à cette date. La CGT rappelle notamment que “GDF a connu un record historique du bénéfice en 2006”, à 2,3 milliards d’euros. Selon l’UFC-Que Choisir, entre novembre 2004 et mai 2006, la hausse des prix du gaz s’est établie à 35% pour les particuliers. A partir du 1er juillet, les Français pourront choisir leur fournisseur de gaz et d’électricité. Ils pourront ainsi opter pour une offre au “prix de marché”, soit auprès des deux fournisseurs historiques GDF et EDF, soit en s’adressant à des opérateurs “alternatifs”. EDF est d’ailleurs, par ricochet, concerné par l’annonce du gel des prix du gaz: sa direction avait expliqué début juin qu’elle ferait aux particuliers une offre de gaz “qui doit être compétitive par rapport à Gaz de France”, et que le prix serait “autour du tarif de GDF”. En ce qui concerne les prix de l’électricité, le contrat d’EDF avec l’Etat pour la période 2006-2010 stipule qu’ils n’augmenteront pas plus vite que l’inflation. La dernière hausse des prix réglementés de l’électricité remonte à août 2006, quand le gouvernement avait décidé d’augmenter les tarifs pour les particuliers de 1,7%. |
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