Les prix des céréales s’envolent sur le marché français

 
 
SGE.NUB86.150607195439.photo00.quicklook.default-245x160.jpg
Photo d’un champ de blé prise le 19 juillet 2006 à Giberville (Photo : Mychele Daniau)

[15/06/2007 19:54:56] PARIS (AFP) Les cours des céréales se sont envolés durant la semaine sur le marché français, dopés par une forte demande internationale alors que l’offre s’est resserrée depuis le retrait de l’Ukraine, victime d’une sévère sécheresse.

“La hausse est mondiale”, relève Bruno Hot, directeur général de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC).

De Londres à Chicago en passant par Paris, le cours du blé a atteint des plus hauts, historiques pour les uns (Paris), depuis onze ans (Chicago) ou trois ans et demi (Londres) pour d’autres.

“Le blé profite d’une situation mondiale particulièrement tendue où la demande est supérieure à l’offre et où les stocks sont au plus bas”, a expliqué un analyste.

Lundi dernier le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a révisé à la baisse à 112 millions de tonnes, le stock mondial de blé à la fin 2007/08, soit le niveau le plus bas depuis 30 ans, conséquence d’une réduction des productions en Russie et en Ukraine, deux poids lourds de l’exportation mondiale, affectés par un temps trop sec.

L’Ukraine a même décidé de suspendre ses exportations afin de protéger son marché et d’éviter une flambée des prix intérieurs.

“Dans ce contexte, le moindre incident climatique a des répercussions immédiates sur les prix”, a prévenu un analyste.

Or dans les plaines américaines, les pluies perturbent une moisson déjà très en retard. Selon le dernier bulletin de l’USDA, 5% seulement des blés d’hiver auraient pu être ramassés à la date du 10 juin contre 17% l’an dernier à la même époque.

Cette situation très tendue et la flambée subite des prix a alerté les pays consommateurs, inquiets pour leurs approvisionnement futurs. En particulier les habitués des céréales ukrainiennes qui ont dû se tourner vers les céréales d’Europe de l’ouest où les vendeurs ont fait monter les prix.

L’Arabie Saoudite et le Maroc ont déjà acheté de gros volumes de blé et d’orge. La Jordanie, l’Inde et l’Egypte ont à leur tour lancé des appels d’offres en blé comme en orge. L’Iran et la Libye seraient attendus prochainement.

“Le retrait de l’Ukraine nous a ouvert de belles perspectives de ventes sur le pourtour méditerranéen et le Moyen-Orient”, a reconnu un exportateur français.

Notamment en orge, aliment de base des chameaux et très prisée par les acheteurs du Moyen-orient. “L’orge n’a pas besoin d’être retravaillée. Elle peut être distribuée directement aux animaux”, a expliqué un expert.

Sur les ports français, l’orge fourragère destinée à l’alimentation animale est aujourd’hui quasiment au même prix que le blé de qualité destiné à la meunerie.

Mais les acheteurs n’ont pas le choix. En l’absence de l’Ukraine et en attendant l’arrivée, en fin d’année, des productions du Canada et de l’Australie, les orges européennes sont actuellement les seules disponibles.

 15/06/2007 19:54:56 – © 2007 AFP