La Bourse de Paris attend l’évolution des taux d’intérêt américains

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[16/06/2007 09:44:02] PARIS (AFP) La Bourse de Paris devrait rester nerveuse la semaine prochaine, suspendue à de nouvelles statistiques américaines qui pourraient relancer les craintes de hausse des taux d’intérêts directeurs américains.

Le CAC 40 a gagné 3,77% sur la semaine écoulée, pour finir vendredi à 6.105,28 points, grâce à deux indices d’inflation jugés plutôt rassurants aux Etats-Unis, où les investisseurs s’interrogent sur un éventuel relèvement des taux directeurs de la banque centrale.

La flambée des cours de l’essence a fait bondir de 0,7% les prix à la consommation en mai aux Etats-Unis, mais l’indice de base (hors alimentation et énergie) a connu une progression plus modeste de 0,1%, un peu moins qu’attendu par les analystes.

Une mauvaise surprise a aussi été évitée pour les prix à la production, ce qui a atténué la crainte que la Réserve fédérale ne relève ses taux d’intérêts. Ces indicateurs ont même donné des arguments aux économistes qui tablent sur une stabilité durable des taux directeurs américains. Parmi eux, le courtier français Global Equities, l’un des plus optimistes, estime même qu’un relèvement est désormais très peu probable.

“Une telle situation plaide largement en faveur de la poursuite du statu quo de la Fed d’ici à la fin de l’année et rend une hausse de taux tout aussi improbable que le niveau très bas du chômage rend une baisse des taux inenvisageable”, tranchent-ils, dans une note à leurs clients.

Plus prudent, James Knightley, économiste de la banque néerlandaise ING, craint que la situation soit plus incertaine, les prix élevés de l’essence pouvant susciter des anticipations d’inflation.

Les études auprès des consommateurs américains montrent qu’ils “s’attendent à une hausse des prix de 3,3% à l’horizon d’un an, contre 3,3% aujourd’hui, ce qui suggère que l’inflation pourrait perdurer, si les revendications salariales commencent à prendre de l’ampleur”, observe M. Knightley.

Les investisseurs suivront donc la semaine prochaine les baromètres de l’économie américaine, comme l’indice d’activité manufacturier de la Réserve fédérale de Philadelphie, attendu jeudi avec l’espoir qu’il valide le scénario espéré d’un atterrissage en douceur de la croissance.

La majorité des baromètres déjà publiés, globalement plus solides que prévu, vont plutôt dans le sens d’une incertitude prolongée.

Le prochain communiqué de la Réserve fédérale américaine devrait donc prendre acte d’une amélioration de l’économie américaine et “conserver la mention que le risque inflationniste prédomine, malgré l’orientation favorable des derniers chiffres”, prévoient les économistes du Crédit Agricole.

Les investisseurs garderont aussi la semaine prochaine un oeil sur le pétrole, dont les cours sont restés cette semaine très sensibles au niveau des réserves d’essence américaine, sous tension en cette période de grands déplacements en voiture, synonyme de pic de la demande en carburant.

Malgré cinq hausses consécutives depuis début mai, le niveau des stocks américains d’essence reste ainsi inférieur de 6% à celui de 2006 à la même époque.

L’actualité des sociétés sera peu fournie, mais l’action Sanofi-Aventis sera surveillée après une semaine qui l’a vu chuter de 7,73%, sous le choc de l’opposition d’un comité d’experts à la commercialisation aux Etat-Unis de son traitement anti-obésité Acomplia.

Plusieurs analystes de grandes banques d’investissement avaient sous-évalué ce risque, en maintenant des recommandations d’achat, et les investisseurs se demandent maintenant quels pourront être les relais de croissance pour le laboratoire pharmaceutique français.

Euronext

 16/06/2007 09:44:02 – © 2007 AFP