Une stratégie en quatre points pour libéraliser le marché financier

bct061006.jpgLe Fonds monétaire International (FMI) et
la Banque mondiale accompagnent, actuellement, la Banque centrale de Tunisie
(BCT) dans la mise en œuvre d’un ambitieux programme de libéralisation
financière et d’amélioration de la qualité des prestations.

Les pas franchis sur la voie de l’exécution de ce programme ont été discutés
par le gouvernement tunisien avec deux missions du FMI et de la Banque
mondiale qui ont séjourné à Tunis (fin mai – début juin 2007).

Il s’agit, en fait, d’une seconde génération de réformes qui a pour objectif
majeur l’harmonisation du système financier et bancaire tunisien avec celui
des pays de l’Union européenne.

La recherche de la satisfaction de la meilleure clientèle, par le biais d’un
service bancaire répondant aux normes internationales sur le plan coût,
célérité et sécurité, constitue une des composantes majeures de cette
stratégie.

Cet objectif se traduira, tout simplement, par une meilleure approche
clientèle, basée sur une plus grande transparence de la relation
banque/client.

Dans le détail, l’ensemble de ces mesures garantiront un saut qualitatif
dans les services bancaires et une convergence vers un niveau de qualité
comparable à celui des banques internationales à travers la clarification et
la réglementation des relations banque/client, la certification de la
qualité des services de base et la réorganisation des banques de manière à
faire du client le centre de leur intérêt.

C’est dans cet esprit que l’observatoire des services bancaires est né.
Objectif : assurer le suivi de la qualité des services bancaires, informer
sur tous produits bancaires et sur leurs coûts et réaliser des études sur
leur qualité.

L’observatoire a, également, pour mission de mesurer le coût des services
bancaires et le degré de satisfaction de la clientèle, et d’élaborer un
rapport annuel sur la médiation bancaire.

L’apport de cet observatoire est perceptible à travers la publication dans
la presse, et partout dans les agences bancaires, du coût des différentes
prestations bancaires (virements, commissions retraits, ouverture ou clôture
d’un compte bancaire, demandes d’extraits de compte,….).

Au-delà de cet objectif qualité, ce programme de libéralisation financière
est un package selon M. Adelhak S. Senhadji, chef de division adjoint du
Département Moyen-Orient et Asie Centrale au Fmi. Il s’articule autour de
trois autres axes : une plus grande ouverture du compte capital, une refonte
du code de change et le ciblage de l’inflation.

Plus simplement, il s’agit d’instituer, d’ici 2011 au plus tard, la
convertibilité totale du dinar. Elle implique la liberté pour tout détenteur
de dinars de les convertir en n’importe quelle devise étrangère dans la
quantité qu’il veut, où il veut et quand il veut.

Pour mémoire, cette convertibilité existe de fait. Particuliers et
entreprises peuvent, déjà, transférer, selon la réglementation en vigueur,
assez de devises, pour faire leurs achats à l’étranger.

Il s’agit également de conférer plus de souplesse à la politique de change.
Cette souplesse, une fois instaurée, sera perceptible à travers
l’indépendance de la Banque centrale et sa tendance institutionnelle à ne
plus intervenir dans le marché de change.

Vient enfin le ciblage de l’inflation. C’est un cadre de politique monétaire
qui vise à réduire les incertitudes et à cibler un taux d’inflation
réalisable. La BCT sera jugée, dorénavant, sur sa capacité d’atteindre cet
objectif. Décryptage : l’inflation sera dorénavant mieux visible pour les
investisseurs.