Malgré tous les encouragements et les
incitations, la campagne en vue de la création de 70.000 entreprises en cinq
ans (2005-2009) ne donne pas encore les résultats escomptés. En fait, alors
le pays créerait actuellement à peine le quart des 14.000 entreprises par an
qu’il voudrait voir naître.
Après avoir jusqu’ici évité d’en parler, du moins en public, les autorités
ont fini par l’admettre : les efforts menés depuis plus de deux ans en vue
d’accélérer fortement le rythme de création d’entreprises sont loin, très
loin même, de donner les résultats escomptés. Certes, les responsables –en
l’occurrence MM. Abdallah Kallel, président de la Chambre des Conseillers,
et Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, en plus de
deux présidents d’organisation nationale, MM. Hédi Djilani (UTICA) et
Mabrouk El Bahri (UTAP)- qui ont pris la parole ne l’ont admis que du bout
des lèves –mais c’est la première fois qu’ils le font aussi clairement.
Et c’est M. Abdallah Kallel qui a été le plus explicite à ce sujet. Après
avoir passé en revue les nombreuses réalisations (augmentation du revenu par
tête d’habitant de 950 à 4.000 dinars en vingt ans, croissance moyenne de 5%
par an, etc.) et les objectifs ambitieux que le pays s’est fixé
(augmentation de la part du privé dans l’investissement à 70%, doublement du
volume annuel des investissements directs étrangers à deux milliards de
dinars, baisse du taux de chômage à 10%), le président de la Chambre des
Conseillers a affirmé que la réalisation de ces objectifs exige «davantage
d’efforts, de réformes et de mobilisation en vue de développer la capacité
de création d’entreprises et d’atteindre le taux des pays développés».
Continuant sur sa lancée, M. Abdallah Kallel a rappelé que la Tunisie ne
compte qu’une entreprise pour 1000 habitants, soit sept à dix fois moins que
les pays développés.
Les autorités avaient réalisé depuis au moins une année que le pays était
loin de créer les 14.000 entreprises –en fait il n’en serait qu’à 25% de ce
chiffre- qu’il est supposé faire émerger pour atteindre les 70.000 qu’il
voudrait voir naître durant la période 2005-2009.
En effet, M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, a
convié, dès le mois d’août 2006, un groupe d’experts à une réunion destinée
à analyser les raisons des modestes résultats du programme d’incitation à la
création d’entreprises. Et, visiblement, on n’a pas encore trouvé, depuis,
le remède-miracle permettant de pallier à ces faiblesses.
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