Le syndrome du ftairi ou l’exportité généralisée

BeignetJe pense que tout le monde l’a remarqué, on n’a plus que ce mot à la bouche : export, tassdir, export tassdir, et ça n’arrête pas et tous les jours ça reprend de plus belle ; évidement on y arrive, mais quelle belle pagaie et que d’énergie perdue, car ce que je ne comprends pas, c’est que de par sa configuration géographique et sa nature la Tunisie a toujours exporté, et le plus bel exemple d’exportation depuis des décennies et ce avant que ce mot même n’existe, ce sont nos gens de Ghomrassen qui ont toujours exporté un service à haute plus-value :

Transformer la farine en ftaier ou en zlabia et la plus-value est parfois de 300% et tout se fait en douce, en silence et même Rachida ne peut rien faire contre eux, parce ce que, elle aussi, de par sa partie algérienne, ne pourra concevoir un ramadan sans zlabia même si elle est sarkoziste !

L’autre jour à la radio, j’entendais les ingénieurs conseils qui parlaient d’export, ils sont plus de 1000 à Tunis et les contrôleurs d’Etat leurs mènent la vie dure dans des marchés publics on ne peut plus ‘’lamentabilisés’’, quoi de plus vexant que de demander à un ingénieur conseil copie –certifiée !- de son diplôme, moi mon médecin je lui ai jamais rien demandé et quand il se trompe ça fait mal !

On peut presque dire que devant la désorganisation administrative où un PDG ne peut rien contre un contrôleur d’Etat qui, de son coin, tire sur tout ce qui bouge, les gens veulent aller ailleurs, mais aller ailleurs ça demande de l’argent et surtout de l’organisation : Comment voulez-vous aller ailleurs avec moins de 2500 euros par an et si jamais vous exportez et si, par exemple, vous faites rentrer 100.000 $, vous avez droit de dépenser 25.000$ en AVA seulement au cours des 3 mois qui suivent, essayez de comprendre cette logique.

Maintenant pour revenir à l’export, il y a des pays qui ont appris à le faire car c’est une somme de petites choses dont j’énumère quelques unes :

– Former le personnel d’ambassade au jargon des marchés et au langage des tenders -actuellement les ambassades accueillent les visiteurs à bras ouverts mais apprennent sur le tas les problèmes des visiteurs et ce avec la plus grande volonté de les assister, il faut leur reconnaître ce mérite ;

– Créer des bases de données sur les pays où l’on va avec des informations simples (où se trouve l’aéroport, combien coûte un taxi, est-ce que c’est l’euro ou le dollar qui fonctionne le mieux, quels sont les tarifs d’hôtels et pourquoi pas définir des hôtels qui font des prix aux tunisiens en missions, comment faire pour aller dans un pays qui n’est pas représenté en Tunisie, qu’est-ce qu’il ne faut pas manger, que faut-il boire, etc.,que peut-on y acheter,…).

Bref, des petites informations qui peuvent parfois sauver une vie si ce n’est ramener des devises et il ne faut pas négliger cette chaîne silencieuse et efficace de nos chers Ghomrassni qui, si on calculait le taux de rentrée de devises per capita, dépasseraient de loin tout le monde car… avec eux tout baigne dans l’huile !